Gantry 5

 

N° 905 26/12/2024  Dire Gaza, contre la propagande sioniste
Encore une semaine de passée à se confronter aux génocidaires. La vie à Gaza est de plus en plus difficile, il faut trouver à manger, à se soigner quand les hôpitaux sont détruits comme l’hôpital Kamal Adwan, le dernier à « fonctionner » dans le nord de Gaza, à éviter les exactions des soldats de l’armée coloniale. Dans le sud de la Bande, un peu plus épargné, le kilogramme de pommes de terre se négocie à 20 euros.
Personne ne peut dire qu’il ne sait pas. Les pro-israéliens ont beau nier le génocide, continuer à propager des fables sur ce qui s’est passé le 7 octobre, oser continuer à dire qu’Israël se défend, ou dire « Le Hamas n’a qu’à libérer les otages, tout s’arrêtera », rien n’y fait. De plus en plus de personnes, dans le monde, savent, se rendent compte, réalisent.
Le Figaro s’en prend au journal officiel, Le Monde, coupable de consacrer trop d’espace au drame de Gaza. Parce que la ligne de sa chroniqueuse Eugénie Bastié, comme celle de tous les media est claire : Pas un mot ! Ne parlons pas et ne parlez surtout pas du génocide qui se déroule sous nos yeux ! Parler seulement de ce qui se passe, comme le fait Le Monde, qui n’est pas connu pour son soutien aux peuples opprimés, constitue déjà un crime aux yeux des gardiens de l’idéologie dominante. Il faut laisser les massacreurs en paix.
Face au marasme des silences ou interprétations malveillantes des défenseurs de l’Occident, dans lequel la France est dans le peloton de tête, le journal israélien Haaretz sauve l’honneur de la presse. Il publie des témoignages de soldats de retour de Gaza, ayant assisté à des tueries sans nom. Ce qu’il démontre, finalement, c’est la libération totale de la parole chez les génocidaires et leurs amis. Ainsi, l’ancien député Meyer Habib, probablement invité sur les plateaux en tant « qu’expert » peut tranquillement nous dire : « Il n’y a pas de massacres de la part d’Israël, seuls les Palestiniens massacrent ». Et aucun « journaliste » ne fait remarquer qu’il ne prend même plus la peine de dire le Hamas ou les terroristes, mais dit : "les Palestiniens". Le peuple colonisé est voué aux gémonies, son destin est de mourir ou de partir. Jamais le piètre poète Edmond de Haraucourt n’aurait cru être autant dans le vrai avec son vers bien connu « Partir, c’est mourir un peu ! ».
 
Le soutien des peuples contre tous les impérialismes de la planète
La population de Gaza force l’admiration des peuples du monde par sa résistance, avec ou sans arme. Ils ne partiront pas, parce qu’ils savent bien que cet aller serait sans retour. De l’Irlande au Pays basque espagnol, de l’Afrique du Sud au Maroc, des Etats-Unis au Royaume Uni, les travailleurs et les peuples montrent leur solidarité, rendent hommage au peuple martyr, qui garde sa dignité.
Les impérialistes occidentaux et les propagandistes qui les servent mesurent-ils à quel point le roi est nu ? Plus que jamais, les peuples s’aperçoivent que les mots qu’ils brandissent depuis deux siècles : démocratie, droits de l’Homme, sont des mensonges, un vernis destiné à recouvrir les appétits de domination du monde, au service de leurs multinationales. Et le vernis se craquelle de plus en plus.
Quant aux impérialistes rivaux du bloc des BRICS, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne se précipitent pas pour défendre la cause palestinienne, au grand dam de ceux qui les tiennent pour des partisans d’un monde multipolaire espéré… quand ils ne sont pas qualifiés d’anti-impérialistes. La Russie a tranquillement laissé tomber le régime baasiste de Syrie qui, bien qu’affaibli, restait un soutien de la cause palestinienne. La Chine s’occupe de Taïwan. C’est l’Inde qui gagne le gros lot.
Le journal Les Échos nous racontait clairement, il y a six mois, le rôle joué par la puissance impérialiste indienne dans le génocide de Gaza. Voici ce que disait le journal patronal en juillet dernier : « Pour la première fois, l'armée israélienne a reconnu qu'elle manquait de chars, d'obus et d'explosifs en tout genre. Les stocks sont au plus bas depuis le début des combats. […] Pour combler le vide, Israël s'est tourné vers l'Inde et plus récemment vers la Serbie. L'Etat hébreu n'a guère le choix. Des pays tels que le Canada , la Grande-Bretagne et les Pays-Bas imposent un embargo de fait sur les ventes d'armes à Tsahal. Seuls les Etats-Unis et l'Allemagne continuent leurs approvisionnements, sans pouvoir satisfaire à tous les besoins. La pénurie se fait surtout sentir pour les blindés utilisés massivement dans la bande de Gaza. […] Israël cherche donc des fournisseurs tous azimuts, notamment pour les armements de base qualifiés de « low tech », autrement dit de technologie primaire. Parmi eux, l'Inde figure en très bonne place. La coopération militaire entre les deux pays est au beau fixe. Israël est devenu ces dernières années le principal fournisseur d'armement de l'Inde avec des exportations annuelles évaluées à plus de 2 milliards de dollars. En échange, l'Inde a accéléré ses livraisons de matériel militaire à l'Etat hébreu depuis le début de la guerre. Deux cargos transportant des tonnes de roquettes, d'explosifs et de diverses munitions d'origine indienne ont contourné le canal de Suez et les menaces que les rebelles Houthi yéménites alliés de l'Iran font peser sur la circulation maritime dans le Golfe en faisant le tour de l'Afrique. Ces navires ont été repérés franchissant il y a deux mois le détroit de Gibraltar en route vers le port israélien d'Ashdod. Selon des sources militaires occidentales, l'Inde aurait également exporté des drones fabriqués sur son territoire sous licence israélienne. Une sorte de retour à l'expéditeur. ». L’Inde est plus que jamais partenaire économique d’Israël.
Les gouvernements des pays des BRICS suivent leur propre agenda et usent de leur puissance selon le dessein spécifique qui n’ont rien à voir avec l’émancipation des peuples.
 
En conclusion
La solidarité des travailleurs et des peuples du monde est le seul soutien que peuvent espérer les Palestiniens de Gaza victime du génocide perpétré par les colonialistes sionistes. Le Parti Révolutionnaire Communistes est, depuis le début, au nombre des soutiens du peuple colonisé face à l’État colonisateur, face au génocide, face aux sionistes qui veulent se débarrasser d’eux par tous les moyens.
L’important, c’est la poursuite et l’amplification des luttes de solidarité, sous toutes leurs formes.
Le Parti Révolutionnaire Communistes continue et continuera, inlassablement, d’exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent, de même que l’accès libre aux humanitaires dans toute la Bande de Gaza, et le retrait total des forces d’occupation et de colonisation de l’enclave. Mais, cela ne saurait suffire.
Une paix juste, c’est le démantèlement des colonies, le retour des réfugiés et un Etat palestinien indépendant. Ce qui empêche une telle paix c’est l’existence d’un Etat colonial. Les travailleurs d’Israël ne peuvent être libres s’ils ne rompent pas avec le sionisme, s’ils continuent de se trouver objectivement dans le camp des colonisateurs. La solidarité avec la Palestine ne peut se contenter de phrases générales sur la paix. Il faut un Etat où tous les habitants jouissent des mêmes droits et puissent vivre ensemble, quelles que soient leur origine, en l’occurrence, un État palestinien démocratique. De même, la lutte de libération nationale du peuple palestinien n’a pas besoin de compassion, mais d’un réel soutien politique et d’actions de solidarité internationaliste. Et pour la France, où les Révolutionnaires, comme ailleurs, doivent combattre d’abord leurs capitalistes, cela commence par la lutte politique contre le soutien de l’impérialisme français à l’État colonial sioniste.
 
C'est pourquoi, le Parti Révolutionnaire Communistes entend continuer de rassembler tous ceux qui veulent un cessez le feu immédiat pour que cesse le massacre des Palestiniens et se prononcent pour la paix. Pour nous, cela passe par le soutien aux revendications fondamentales du mouvement de libération nationale palestinien, surtout après l’assassinat d’un de ses dirigeants : fin immédiate de l'agression militaire sioniste, droit au retour des réfugiés et formation d'un État palestinien sur le territoire de la Palestine mandataire.