N° 906 31/12/2025 Après un an et trois mois de massacres, de ravages, de destructions des Hommes et de leur histoire (dernier en date, les sionistes ont fait sauter le mausolée archaïque de Simon Pierre au Liban), il faut revenir sur le sens de la guerre que mène l’entité sioniste et ses soutiens, capitalistes, véhicules de l’idéologie dominante, lobbies aux Palestiniens et à ceux qui les défendent, car tout concorde pour montrer que cette « guerre », si on peut l’appeler ainsi, n’est certainement pas une guerre comme les autres ; il n’en existe aucune autre dans le monde impérialiste que nous connaissons, surtout pour les marxistes.
Beaucoup de gens veulent en nier la spécificité. Evidemment, il y a d’abord toutes celles et tous ceux qui nous présentent ce conflit comme une guerre de civilisations avec une parole de plus en plus libérée, qui ne montre d’ailleurs pas leur force, bien au contraire, nous y reviendrons. Puis ceux qui utilisent la censure et taisent le génocide comme s’il n’existait pas. On peut citer aussi, les tenants de plus en plus insupportables des torts partagés, celles et ceux qui au détour de la conversation nous diront toujours : « Ah oui, c’est grave, mais il y a les actes terroristes du Hamas », c’est-à-dire les gobeurs de la propagande sioniste se donnant bonne conscience, et mettant sur le même plan un peuple colonisé et sa résistance légitime et un État colonialiste et son droit illégitime à l’agression permanente et au génocide. Mais il existe une dernière catégorie de gens qui ne permettent pas de comprendre l’enjeu de ce qui se passe à Gaza. Ce sont ceux qui, se prévalant d’une menace réelle de troisième guerre mondiale, se persuadent ou tentent de nous persuader qu’il n’y aurait qu’un seul conflit dans le monde, entre les impérialistes dominants et les impérialistes voulant augmenter leur part du gâteau, et que le Proche Orient (terme de plus en plus utilisé au détriment de la Palestine), ne serait qu’un de ces points de conflit comme l’Ukraine, le Soudan, le Sahel ou bientôt Taïwan.
Dans cet article, le Parti Révolutionnaire Communistes va s’inscrire en faux contre ces assertions, ces présentations de la situation, qui ont toutes le même but : empêcher la compréhension de la réalité et de la spécificité du combat du peuple palestinien et de sa Résistance. Certes le brouillard vient d’abord de Washington et de LCI, des Verts allemands et des nationalistes néerlandais de Wilders, mais il vient aussi de Moscou et de New Delhi, de Libération et de la gauche parlementaire française, quasiment dans son ensemble.
C’est une guerre coloniale
Nous le rappelons régulièrement dans toutes nos contributions à ce sujet, la guerre de Palestine est une guerre coloniale. Les sionistes mènent une guerre de conquête de colonies, comme la France, le Royaume Uni ou l’Allemagne impériale dans le dernier quart du XIXème siècle. Cette guerre dure depuis 1948 et ses prémices datent du début du XXème siècle lorsque les premiers colons européens sont venus s’installer en Palestine avec la ferme intention de ne pas se mêler aux populations autochtones. Il se trouve que ces migrants étaient juifs, mais s’ils avaient été animistes ou shintoïstes cela n’aurait pas changé la réalité du problème.
Cette colonisation est particulière. Le but des colons et de l’État colonial sioniste n’est pas d’exploiter les travailleurs indigènes, mais de les chasser par tous les moyens. Le cas est donc très spécifique, une colonisation de substitution ou de peuplement, telle qu’elle s’est produite aux États-Unis au XIXème siècle, causant le génocide des Amérindiens. Mais, si les colons US se sont contentés d’user du droit du plus fort, avec quelques éléments de langage racistes sur les « sauvages », semblables à ceux que nous connaissons aujourd’hui avec les sionistes et leurs amis, les sionistes possèdent en plus un « justificatif », qu’ils déroulent à l’envi. Cette profession de foi ne se limite pas à la « démocratie » que représenterait l’État d’apartheid sioniste au Proche-Orient, c’est-à-dire, en clair, les intérêts de la puissance impérialiste dominante et de ses vassaux. Non, il existe aussi un récit pseudo-historique.
Au XIXème siècle des historiens d’Europe de l’Est et d’Allemagne ont œuvré à laïciser la Bible pour transformer ce récit mythologique en une source historique fiable. Les « Nouveaux historiens » israéliens, un courant des années 90 s’étant attaqué aux mythes fondateurs de l’État sioniste, se sont beaucoup penchés sur cette question. Parmi eux, Schlomo Sand a fait une magnifique démonstration, malgré de probables erreurs sur la datation de la Bible, qui semble un écrit plus tardif que ce qu’il supposait, dans son ouvrage « Comment le peuple juif fut inventé ». On a ainsi fourni une légende sur mesure dont les premiers bénéficiaires, comme Ben Gourion, étaient des athées notoires. Le même Ben Gourion a bien résumé l’affaire dans sa phrase : « Dieu n’existe pas, mais il nous a donné une terre. ». Se révèle à ce moment toute l’ambiguïté du terme juif. C’est assurément une religion, mais ce n’est ni un peuple, ni une culture, ce sont des peuples et des cultures ; la culture yiddish mâtinée de slave et de tzigane n’a pas grand-chose à voir avec la culture sépharade, une des cultures de la Berbérie.
Pourvus d’un tel récit mythique, transformant, comme par magie, des émigrants européens du XXème siècle en descendants des Hébreux ou des Araméens de l’Antiquité, les sionistes n’ont qu’un but : occuper un territoire qu’ils nomment « Grand Israël » en commençant par l’ensemble de la Palestine. Il s’agissait essentiellement, au début, de chasser les Palestiniens de leur terre, d’où les 700.000 réfugiés palestiniens de 1948 et les différents scenarii des gouvernements travaillistes de 1967 aux années 70 envisageant de déporter des habitants de Gaza dans le Sinaï alors occupé par l’armée sioniste. Mais la Résistance des Palestiniens, leur refus persistant d’être délogés de chez eux a entraîné un changement de priorité pour les sionistes : « Puisqu’ils ne veulent pas partir, décimons-les ! », cette idée a germé bien avant sa mise en place totale aujourd’hui avec le génocide.
Tout ceci, lorsqu’on le réalise, devient parfaitement injustifiable. C’est pourquoi les sionistes s’appuient sur un arsenal de propagande qui dépasse tout ce que les puissances coloniales et impérialistes, comme les USA via la CIA et leurs media ont pu développer. C’est le mensonge originel « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple », c’est le récit mythologique évoqué plus haut, c’est la négation de l’existence du peuple palestinien, c’est l’inversion des rôles un agresseur qui se défend et des agressés qui ne sont que des « terroristes », c’est enfin la défense de la « civilisation ». Concernant ce dernier concept, pour peu qu’on définisse la civilisation comme la défense des intérêts des multinationales occidentales, nous ne sommes plus dans le mensonge. En effet, il est important de ne pas oublier que le destin de l’État sioniste est intrinsèquement lié à celui des pays impérialistes occidentaux, dont il est le « prolongement organique », selon les mots de Georges Abdallah. Dès 1907, les dominants d’alors, les Britanniques avaient envisagé la création d’une tête de pont au Proche Orient, à leur service, afin de veiller à la division du monde arabe et au contrôle des richesses du sous-sol, et ce, avant même qu’il soit envisagé d’utiliser les sionistes pour ce faire.
Enfin, un aspect de l’œuvre « civilisatrice » de l’entité sioniste est systématiquement occultée, c’est la destruction de l’histoire à grande échelle. Quand on rase Gaza et que l’on détruit ses universités, ses mosquées ou ses églises, en commençant par la plus ancienne, Saint Porphyre, datant du IIIème siècle, on ne tue pas seulement les gens, on détruit leurs souvenirs, leurs racines, il faut faire comme si rien de cela n’avait existé. Il en est de même au Liban quand on détruit des monuments phéniciens à Tyr, qui ont près de 4.000 ans ou des temples romains à Baalbek, qui en ont plus de 2.000. C’est le principe même des dominants qui n’ont pas d’histoire, ils détruisent celle des autres.
Donc, plus qu’une guerre, c'est un génocide
Ce qui est dit plus haut nous permet de comprendre deux choses. Nous ne sommes pas face à une guerre impérialiste directe comme en Ukraine ou par procuration comme au Soudan ; pas non plus en présence d’une guerre où un pays se défend contre des agressions extérieures qui vident à le priver d’une partie de son territoire comme au Congo, au Mali ou au Burkina, mais bien face à une guerre colonialiste
Cette guerre colonialiste n’est pas une guerre entre des forces militaires de pays différents qui s’affrontent. Un génocide se commet sous nos yeux, et tout ce que nous venons de dire pour expliquer le pourquoi de ces massacres fait que nul ne peut douter que ce génocide soit intentionnel et soit le but poursuivi, non seulement par Netanyahu, mais par tous les sionistes, où qu’ils soient, de gauche, de droite ou d’extrême-droite. Nos écrits réguliers documentent régulièrement les exactions de l’armée sioniste, le ciblage des écoles, des lieux abritant les réfugiés, des hôpitaux, des personnels soignants, humanitaires, de protection civile ou des journalistes.
Quelques exemples récents. L’armée d’occupation, après l’avoir pris pour cible depuis près d’un mois, avoir tué nombre de ses médecins ou leur famille a encerclé l’hôpital Kamal Adwan, l’a vidé de ses malades, a kidnappé tous ses médecins et personnels et puis a mis le feu. C’était le dernier hôpital qui fonctionnait dans le Nord de la Bande de Gaza. Et voilà que la propagande de l’entité sioniste nous dit que le docteur Hossam Abou Safiya, son directeur a été « arrêté » car c’est un « agent du Hamas ». Il a été transporté dans la prison de Sde Teiman, le pire mouroir ou magasin de torture que connaît l’État sioniste, et il y a fort à craindre pour lui, y compris pour sa vie. Une campagne internationale pour exiger sa libération a commencé à se mettre en place. En marge de cette affaire, notons que les directeurs des hôpitaux palestiniens sont des médecins, pas des technocrates chargés de limiter les dépenses.
Evidemment, les sionistes ne fournissent aucune preuve de ce qu’ils avancent, mais pourquoi le feraient-ils ? La plupart des media et des dirigeants politiques du bloc impérialiste occidental les suivent, les relaient ou laissent faire dans un grand silence. Leurs partisans ont table ouverte dans ces mêmes media et leur parole se libère à un point qu’il était difficile d’imaginer il y a un an. Devant la réalité des massacres perpétrés par l’armée d’occupation, devant l’évidence, il reste un moyen de défense pour les assassins sionistes et leurs complices, c’est assumer. Assumer et justifier. C’est ce que font nombre des « soldats » de la force génocidaire en se filmant en pleine exaction, scènes de torture, assassinats gratuits, explosions de bâtiments, etc. Voilà quelques semaines, sur Radio J, une officine de propagande sioniste, un certain Arié Bensemhoun, directeur d’Elnet France, un lobby israélien dont Mediapart vient de révéler l’influence auprès de nos députés a déclaré ceci : « Tous les médecins, tous les journalistes, tous les humanitaires qui vivent à Gaza sont des agents du Hamas, tous ! ». En d’autres termes, mais Meyer Habib a pu le dire également, la cible des sionistes, ce n’est pas la Résistance palestinienne, ce sont tous les Palestiniens de Gaza en particulier ceux qui leur permettent de survivre ou documentent le génocide. Dans le domaine du mensonge, nous atteignons des sommets, nous sommes vraiment dans le « Plus c’est gros, plus ça passe ! ».
Toute puissance coloniale a ses compradores. La bourgeoisie compradore, c’est celle qui préfère servir Les capitalistes de l’État colonial, plutôt que de les combattre, même a minima. Evidemment, ils en tirent bénéfice, financièrement ou officiellement, en étant à la tête d’États fantoches ou de Bantoustans. C’est le cas de la mal nommée « Autorité palestinienne », de Mahmoud Abbas et de sa clique. Non content de faire réprimer les manifestations à Ramallah par ses flics, le président de l’AP a envoyé ses forces spéciales donner l’assaut au camp de Jénine, au nord de la Cisjordanie, avec l’aide de drones israéliens. Les Résistants, dans le camp, y compris des membres du Fatah (le parti de M Abbas) ont affronté l’assaut, ont eu des morts mais ont repoussé l’attaque. La situation aujourd’hui est celle d’une paix armée, mais les accès au camp sont contrôlés par les supplétifs des sionistes. Après avoir conquis un petit royaume, celui du Pont, Jules César, comme on lui disait que c’était bien petit avait rétorqué : « Je préfère être le premier ici plutôt que le second à Rome ! ». Manifestement, c’est le contraire pour Abbas qui préfère être le deuxième à Ramallah plutôt qu’envisager un État palestinien indépendant.
Axe de la Résistance ou luttes inter-impérialistes ?
Un certain nombre d’organisations politiques, dont certaines se réclamant du mouvement communiste, nous expliquent que la troisième guerre mondiale a déjà commencé et qu’elle se déroule sur plusieurs lieux à la fois, ou, tout du moins, que nous connaissons un conflit global. Ce conflit se déroulerait entre les tenants du « monde unipolaire » (en clair, pour les marxistes, le bloc impérialiste occidental) et ceux du « monde multipolaire » (un bloc impérialiste rival, autour de la Chine et la Russie ou carrément le bloc impérialiste des BRICS+). Dans ce conflit, les partisans de la thèse du conflit global ont largement tendance à pencher pour le camp des seconds, quand ils ne les qualifient pas « d’anti-impérialistes ». Nous avons plusieurs fois écrit sur ces questions. Nous rappelons que Lénine avait décrit l’impérialisme comme le stade actuel du capitalisme, avec la présence d’un Capital financier qui se substitue peu à peu aux capitalistes de l’industrie, des services ou des banques, où tout le monde a des actions partout, où le marché est complet et en voie de saturation et donc, pour compenser la baisse tendancielle du taux de profit, il faut manger les autres capitalistes. Il y a donc dans ce monde impérialiste des conflits, parfois armés entre les multinationales et les États impérialistes qui les servent. Des guerres impérialistes se déroulent donc, comme en Ukraine, mais la Russie, autant que les USA et les pays de l’UE défend les intérêts de ses propres multinationales. La perspective d’un monde multipolaire, pour le Parti Révolutionnaire Communistes, ne saurait en aucun cas remplacer celle de l’abolition du capitalisme y compris en Chine et en Russie et celle de l’avènement du socialisme. Qu’il y ait des blocs impérialistes rivaux, personne ne peut le nier, mais aucun ne porte les espérances des peuples ni la perspective de sortie du capitalisme. Les gouvernements des pays des BRICS+ suivent leur propre agenda et usent de leur puissance selon leur dessein spécifique qui n’a rien à voir avec l’émancipation des peuples. Cela implique également des divergences entre eux ; nous avons évoqué récemment le rôle ambigu de l’Inde, qui arme Israël.
Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, il n’existe pas de conflit global dans lequel la Palestine ne serait qu’un lieu de la guerre. L’utilisation du terme Proche Orient comme lieu de combat, que ce soit par les partisans des impérialistes occidentaux ou de leurs rivaux, est d’ailleurs un leurre permettant d’occulter la question principale, celle de la Palestine et la nature coloniale (et non inter-impérialiste) du conflit.
Cela signifie qu’il n’y a pas non plus d’Axe de la Résistance. Il existe clairement une collaboration entre les mouvements de résistance, en Palestine, au Liban, en Irak, au Yémen, car les buts sont voisins et le combat commun, ne serait-ce que parce que leur adversaire principal est aujourd’hui l’État colonial génocidaire. Le gouvernement iranien s’est voulu l’ossature de cet axe, avec le soutien de la Russie. Mais, quelle que soit la volonté des dirigeants iraniens de libérer la Palestine, leurs préoccupations sont avant tout de défendre les intérêts de leur Bourgeoisie nationale. Nous avions dit que l’élargissement du conflit à l’échelle régionale était une option pour les sionistes, afin d’occulter encore plus le génocide avec le risque de voir un conflit impérialiste régional prendre le pas sur la juste lutte de libération de la Résistance palestinienne.
Mais là, grâce à l’impérialiste Erdogan, les sionistes ont trouvé mieux que le conflit régional, la destruction de la Syrie et le partage des dépouilles. L’État pourrissant de la Syrie baasiste était évident, mais sa chute ne peut se comprendre autrement que par un lâchage. Or, si l’Iran a jusqu’au bout proposé l’intervention de troupes pour défendre le régime, chose que Bachar El-Assad a refusée, nous n’avons pas connaissance que la Russie ait fait de même. Objectivement, la Russie a lâché l’État syrien, organisé le départ du président et négocie pour ses bases, probablement avec Erdogan, sachant qu’il vaut toujours mieux s’adresser au Bon Dieu qu’à ses saints. Ce lâchage isole objectivement la Résistance libanaise, qui va avoir plus de difficultés à se fournir en armes. Il isole aussi, dans une moindre mesure, l’Iran, cible finale et permanente d’Israël. Il permet le partage complet de la Syrie (Nord-Ouest, Ouest en partie et Nord à la Turquie ou à ses mercenaires ; Nord-Est aux Usa avec leurs supplétifs kurdes et Sud à l’entité sioniste). Aucun peuple n’y gagnera. Nous ignorons ce que contrôlent exactement les mercenaires fantoches qui sont à Damas, mais on sait qu’il y a déjà des exactions, notamment contre les chrétiens et des conflits internes parfois armés.
Que dire de l’armée syrienne qui n’a pas combattu, à qui on a ordonné de quitter Alep, puis Hama, puis Homs et d’ouvrir la route de Damas ? Il semble qu’une partie se soit réfugiée en Irak, Maher El-Assad, le frère, aurait franchi la frontière avec toute sa division, évitant ainsi le sort de tous les emplacements militaires détruits par les sionistes. C’est compliqué à vérifier, mais il est difficile de croire que certains n’ont pas décampé, au moins pour fuir les représailles et rejoindre les milices combattantes d’Irak, qui sont leurs alliés.
En tout cas, l’armée syrienne s’est volatilisée. Cela fait penser à ce vers de l’Art poétique de Verlaine « plus vague et plus soluble dans l’air », qui colle comme un gant à feue l’armée syrienne.
Cet effondrement, toujours porteur de questions suffit à lui seul à remiser au placard le concept d’Axe de la Résistance. D’ailleurs, hormis le Qatar, les monarchies du Golfe ne sont pas réjouies de la chute du régime baasiste. Au contraire, l’Arabie Saoudite et les Emirats semblent plus inquiets de la chute d’Assad que du massacre à Gaza. C’est que l’irruption de la Turquie et des mercenaires plus ou moins proches des Frères Musulmans ne leur convient guère. Mais là encore, l’intérêt des peuples n’est pour rien dans ces conflits.
Voilà donc les sionistes battus militairement au sud du Liban, qui se « refont la cerise », d’abord grâce à un cessez-le-feu qui leur permet d’occuper des positions qu’ils n’ont pas conquises et ensuite grâce à l’ami Erdogan qui leur permet de détruire la puissance armée syrienne et d’occuper une large partie du sud de la Syrie, bien au-delà du Golan, jusqu’à 20 km de Damas, sans avoir à tirer un seul coup de feu.
Ni Axe de la Résistance, ni lieu d’un conflit global, regardons bien que ce qui se passe d’essentiel au Proche Orient, c’est le conflit colonial en Palestine et ses conséquences pour le Liban.
En conclusion
Nous voyons qu’il est essentiel de ne pas se tromper d’analyse du combat, de savoir que c’est un conflit colonial que l’entité sioniste ne peut solder qu’en perpétrant un génocide, et que personne n’est vraiment solidaire des Palestiniens sauf les travailleurs et les peuples du monde. Cette solidarité des travailleurs et des peuples du monde est le seul soutien que peuvent espérer les Palestiniens de Gaza victimes du génocide perpétré par les colonialistes sionistes. Le Parti Révolutionnaire Communistes est, depuis le début, au nombre des soutiens du peuple colonisé face à l’État colonisateur, face au génocide, face aux sionistes qui veulent se débarrasser d’eux par tous les moyens.
L’important, c’est la poursuite et l’amplification des luttes de solidarité, sous toutes leurs formes.
Le Parti Révolutionnaire Communistes continue et continuera, inlassablement, d’exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent, de même que l’accès libre aux humanitaires dans toute la Bande de Gaza, et le retrait total des forces d’occupation et de colonisation de l’enclave. Mais, cela ne saurait suffire.
Une paix juste, c’est le démantèlement des colonies, le retour des réfugiés et un Etat palestinien indépendant. Ce qui empêche une telle paix c’est l’existence d’un Etat colonial. Les travailleurs d’Israël ne peuvent être libres s’ils ne rompent pas avec le sionisme, s’ils continuent de se trouver objectivement dans le camp des colonisateurs. La solidarité avec la Palestine ne peut se contenter de phrases générales sur la paix. Il faut un Etat où tous les habitants jouissent des mêmes droits et puissent vivre ensemble, quelle que soit leur origine, en l’occurrence, un État palestinien démocratique. De même, la lutte de libération nationale du peuple palestinien n’a pas besoin de compassion, mais d’un réel soutien politique et d’actions de solidarité internationaliste. Et pour la France, où les Révolutionnaires, comme ailleurs, doivent combattre d’abord leurs capitalistes, cela commence par la lutte politique contre le soutien de l’impérialisme français à l’État colonial sioniste.
Le Parti Révolutionnaire Communistes entend continuer de rassembler tous ceux qui veulent un cessez le feu immédiat pour que cesse le massacre des Palestiniens et se prononcent pour la paix. Pour nous, cela passe par le soutien aux revendications fondamentales du mouvement de libération nationale palestinien, surtout après l’assassinat d’un de ses dirigeants : fin immédiate de l'agression militaire sioniste, droit au retour des réfugiés et formation d'un État palestinien sur le territoire de la Palestine mandataire.