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N° 849 30/11/2023  Le sionisme mène une guerre contre le peuple palestinien depuis plus d’un siècle.
Plutôt que de parler de « conflit israélo-palestinien », nous parlerons de conflit dans le cadre de la Palestine historique. Ce conflit concerne un peuple palestinien historiquement vivant dans ce territoire au début du 20ème siècle, dans sa presque totalité arabe de religion principalement musulmane, et aussi de religion juive, de religion chrétienne et aussi d’aucune religion. Il concerne aussi des vagues successives  de juifs et cela depuis plus d’un siècle, surtout après 1917, fuyant la répression, les pogroms en Europe centrale et en Russie, les traumatismes de l’extermination nazie durant la seconde guerre mondiale, et depuis 1946 des juifs de part le monde voulant vivre en Israël, dans un pays juif. Ces mouvements de population sont à relier aux mouvements de population d’européens quittant l’Europe pour différentes raisons, la principale étant la misère, et allant coloniser les Amériques principalement, mais aussi l’Afrique, l’Australie…
Ce conflit est donc historique et complexe et il est nécessaire d’étudier l’histoire afin d’en comprendre les différents aspects,  avant d’avoir un point de vue.
 
I - Remontons à la fin du 19ème siècle – début du 20ème siècle.
À cette période la Palestine fait partie de l’Empire Ottoman ; la population palestinienne, majoritairement arabe musulmane, mais aussi arabe juive et chrétienne vit sous la domination ottomane ; la société étant principalement tribale.
Gilbert Meynier, dans un article de la revue d’études et de critique sociale[1], donne des chiffres : dernier quart du 19ème siècle : 600.000 arabes dont 80% musulmans, 20% chrétiens, moins de 20.000 juifs autochtones, soit de l’ordre de 3%.
Pendant cette période, la situation économique en Europe provoque un exode massif vers les Amériques, essentiellement les USA, à la recherche d’une vie meilleure. Ainsi, d’après « l’Amérique face à l’Holocauste » de Ken Burns, Lynn Novick et Sarah Botsein série TV projetée sur Arte mardi 17 octobre 2023, entre 1870 et 1924, les USA ont accueilli 25 millions de personnes étrangères, dont 2 millions de juifs en provenance d’Europe de l’Est et de l’Empire russe.
Cette immigration juive concerne principalement les Juifs de l’Empire russe qui vivent assignés dans ce qui s’appelait la Zone de Résidence, la région ouest de l’Empire, correspondant aux territoires actuels de l’est de la Pologne, la Lituanie, le Belarus et l’Ukraine. A la fin du siècle, près de cinq millions et demi de Juifs y habitent, la majorité de la population juive du monde, et 97% de cette population parle le yiddish.
 
La social-démocratie et l’organisation des ouvriers juifs :
Durant cette période, des mouvements nationaux se développent en Europe centrale comme dans l’empire tsariste, sur fond de développement industriel rapide et sauvage et d’exode des campagnes.
A cette période, le Parti ouvrier social-démocrate de Russie est fondé à Minsk en mars 1898. Le Bund, un mouvement socialiste juif (Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne, de Russie) fondé à Vilnius en septembre 1897, est reconnu comme une faction constituante du POSDR. Durant les cinq années suivantes, le Bund est reconnu comme étant le représentant des ouvriers juifs au sein du POSDR, même si beaucoup de socialistes russes d’origine juive, spécialement ceux vivant en dehors de la zone de peuplement juif, rejoignaient directement le POSDR.
Mais très rapidement, des contradictions se développent entre le Bund et la majorité du POSDR ; le Bund exige une fédération entre le POSDR et le Bund, ce dernier déclarant que le prolétariat juif s’est constitué en parti politique distinct[2]. Cette question est la première discutée lors du second congrès du POSDR (17 juillet – 10 août 1903). La majorité a rejeté cette exigence du Bund d’une fédération des deux partis, d’élire son propre comité central, de déterminer sa propre politique sur les questions concernant la population juive, d’avoir le monopole de la représentation du prolétariat juif. Le POSDR reconnaît la possibilité d’une autonomie dans l’action de certaines organisations et rappelle « le grand précepte de rapprochement et d’union des prolétaires de toutes les nations, de toutes les races, de toutes les langues » (page 545)[3]. Le tome 6 des œuvres de Lénine contient plusieurs articles sur cette question du Bund (pages 337, 492, 502, 509, 542) qui ne fera plus partie du POSDR après ce second congrès de 1903. Peu de temps après, tirant les leçons de ce congrès, Lénine revient sur « La situation du Bund dans le Parti »[4] ; il reprend et expose précisément la position de la social-démocratie, soulignant que « la question la plus brûlante qui se pose à la social-démocratie russe est celle de l’unification » : « Absolument inconsistante, au point de vue scientifique, l’idée d’un peuple juif spécial est, par sa portée politique, réactionnaire….La question juive ne se pose pas autrement : assimilation ou particularisme ? Et l’idée d’une « nationalité » juive porte un caractère nettement réactionnaire non seulement chez les adeptes conséquents (les sionistes), mais aussi chez ceux qui s’attachent à la concilier avec les idées de la social-démocratie (les bundistes). L’idée d’une nationalité juive contredit les intérêts du prolétariat juif en créant chez lui, ouvertement ou implicitement, un état d’esprit hostile à l’assimilation, l’état d’esprit du « ghetto »…..
Après le 3ème congrès du POSDR (12-17 avril 1905), Lénine lance un appel « aux ouvriers juifs », (juin 1905) présentant le compte-rendu de ce congrès et alors que la Révolution de 1905 se développe : « Le Parti Ouvrier social-démocrate de Russie a exprimé par l’organe de ses II° et III° Congrès, sa conviction inébranlable que cette sécession du Bund a été une erreur profonde et funeste… »[5].
Bien que désormais extérieur au POSDR, le Bund  continuera à chercher à influencer les luttes politiques et idéologiques au sein du POSDR en soutenant les Mencheviks s’opposant aux Bolcheviks. Durant la première guerre mondiale, l’occupation de la Pologne par l’armée allemande entraîne le Bund à se scinder en deux entités indépendantes, une en Pologne et une en Russie. Le Bund a soutenu et a été actif durant la révolution de février 1917. Mais il sera contre le déclenchement de la révolution d’octobre, rejoignant les positions mencheviques. Au cours de la guerre civile déclenchée par les forces réactionnaires et les pogroms suscités afin de diviser les peuples de Russie, une partie des forces du Bund reconnaît le gouvernement soviétique et s’engage dans la lutte révolutionnaire. Une autre partie reste sur le bas-côté de la route et le Bund disparaît dans l’Union Soviétique en 1922.
 
En conclusion, la social-démocratie européenne jusqu’à la première guerre mondiale, puis l’Internationale communiste après la révolution russe, a toujours été claire et ferme : les ouvriers d’un pays donné doivent lutter dans l’unité au sein d’une même organisation contre leur bourgeoisie ; c’est la concrétisation du mot d’ordre « les ouvriers non pas de patrie ». Cette unité n’est pas contradictoire avec le fait que le Parti doit prendre en compte les différences et les particularités des différents peuples et nations existants dans le pays. Les juifs de l’Empire tsariste ne constituent pas un peuple, mais une minorité nationale.
L’Organisation Sioniste Mondiale :
Durant cette période fin du 19ème siècle-début du 20ème siècle, des mouvements nationaux se développent en Europe centrale comme dans l’empire tsariste. Parmi ceux-ci, deux tendances se manifestent au sein de la population juive dans la partie Ouest de l’Empire tsariste où celle-ci est concentrée, l’une de tendance socialiste, le Bund et les Juifs membres du POSDR, comme nous venons de le voir, l’autre centrée sur la religion, l’Organisation Sioniste crée à Bâle le 3 septembre 1897 sous l’impulsion de Theodor Herzl et prônant le retour à la terre d’Israël. Cette organisation prendra officiellement la dénomination d’Organisation Sioniste Mondiale en 1960.
Gilbert Achcar, dans un article de février-mars 2018 publié dans Manière de Voir N° 157, « La dualité du projet sioniste »[6], développe le cadre dans lequel se développe ce projet : une crise économique en cette fin du 19ème siècle s’accompagnant de pogroms dans l’est de l’Europe et dans la partie ouest de la Russie (en France, l’action contre Dreyfus s’inscrit dans la même atmosphère) ; les bourgeoisies occidentales fermant les frontières à l’immigration des juifs pauvres et sensibilisés aux idées socialistes ; des intellectuels et bourgeois juifs d’Europe centrale cherchant une issue pour les juifs de Russie qui ne complique pas leur intégration dans les pays où ils vivent. Achcar écrit : « Certes le sionisme étatique s’est indéniablement formé en réaction à l’oppression des juifs… Il est tout aussi indéniable, cependant, que le sionisme tel qu’il le théorisa est une idéologie fondée sur une logique essentiellement réactionnaire et colonialiste ».
Et Achcar reproduit des extraits du manifeste de Herzl, « Der Juden staat »[7] (l’État des Juifs) publié en 1896 : « les « assimilés » [il s’agit des juifs intégrés dans les pays européens] « tireront plus d’avantages du départ des Juifs fidèles à leurs origines que les citoyens chrétiens eux-mêmes… A l’heure actuelle, de nombreux citoyens chrétiens, ceux que l’on appelle les antisémites, peuvent s’élever contre l’immigration de Juifs étrangers. Les citoyens israélites ne le peuvent pas, bien qu’ils soient affectés plus durement, car ils ont à supporter la concurrence d’individus qui se trouvent dans des conditions économiques analogues, mais qui contribuent à introduire l’antisémitisme ou à développer celui qui existe déjà. C’est une douleur secrète des assimilés qui se soignent par des œuvres de « bienfaisance ». Ils créent des associations d’émigration pour les Juifs qui émigrent. Certaines de ces associations d’entraide n’existent pas pour les Juifs persécutés mais contre eux. Les plus pauvres doivent s’en aller au plus vite et au plus loin…. ». Herzl critique les actions de la famille Rothschild, les branches française et anglaise finançant, depuis la fin du 19ème siècle, l’achat de terres en Palestine pour permettre l’immigration de juifs de Russie car ces actions ne visent pas à l’installation d’un état juif en Palestine.
Ce manifeste d’Herzl est rarement reproduit car il exprime crûment les raisons et l’objectif de cette colonisation de peuplement de la Palestine afin de permettre d’éviter que les pauvres juifs de Russie ne viennent en Europe « civilisée », rendant difficile l’intégration des juifs déjà présents.
Au début du 20ème siècle, le mouvement sioniste se structure. Au second Congrès sioniste, en 1899, est créé le Jewish Colonial Trust, en tant que premier organe de financement de l’Organisation Sioniste. De ce Jewish Colonial Trust émane une filiale, en 1902, destinée à s’implanter directement en Palestine : il s’agit de l’Anglo-Palestine Bank. L’utilité première de cette banque était d’assurer les importations et les transactions, tout particulièrement les achats de terres. À l’époque, la Palestine encore sous domination ottomane voyait certaines de ses parcelles de terres arables rachetées par les fonds du mouvement sioniste. C’est dans ce type d’activité que la prospérité de l’Anglo-Palestine Bank se développe, dopée par l’ouverture de succursales sur tout le territoire. La colonisation durant cette période est lente ; mais les contrats d’achat de terres auprès de féodaux palestiniens et ottomans stipulent que les terres doivent être vides d’occupants, afin de permettre l’occupation par ces nouveaux colons juifs. Ces expulsions provoquent évidemment des révoltes de la population palestinienne.
Ce projet sioniste parait, à l’époque, fumeux et irréaliste. Il est combattu y compris par des juifs d’Europe. Durant toute cette période, jusqu’à la première guerre mondiale, le Bund s’opposait au sionisme affirmant que l’émigration en Palestine n’était qu’une fuite en avant. Le Bund « considère le sionisme comme une réaction de la classe bourgeoise contre l’antisémitisme et la situation anormale du peuple juif ». Le Bund est alors antisioniste. Cette opposition de perspective entre le Bund et l’Organisation sioniste se déroule en Europe… La fin de la première guerre mondiale amènera un changement radical.
Pour une présentation synthétique de la naissance du mouvement sioniste jusqu’à la création de l’État d’Israël, nous renvoyons à un article de Rémy Laurens : De Théodor Herzl à la naissance d’Israël.[8], paru dans Manière de Voir, Histoires d’Israël,  N°98, avril-mai 2008.
 
Conclusion :
Jusqu’au début du 20ème siècle, le mouvement d’émigration des juifs d’Europe centrale et de Russie se fait presque exclusivement, vers les USA et très peu vers la Palestine malgré l’action de l’Organisation sioniste. Les Juifs des pays arabes ne sont pas concernés par cette question de l’immigration en Palestine ; ils vivent dans différentes régions de l’Empire ottoman.
En 1914, la population totale de la Palestine est estimée à 655.000 habitants, dont 60.000 juifs, soit de l’ordre de 9% (Henry Laurens, La question de Palestine, 5 volumes, Fayard, Paris, la somme la plus complète sur cette question), alors qu’il était de 3% à la fin du 19ème siècle d’après Meynier.
A la veille de la première guerre mondiale, le sionisme a déclaré la guerre au peuple palestinien en se constituant en mouvement de colonisation de peuplement et de remplacement, ce qui implique l’expulsion des palestiniens vers d’autres pays arabes. Cette guerre, à cette période, est d’un niveau faible. L’achat de terres se fait avec l’argent de bourgeois européens, essentiellement juifs se drapant dans une attitude philanthrope, avec la complicité de féodaux et propriétaires fonciers palestiniens et ottomans. Nous verrons que cette guerre menée par le sionisme passe à un niveau très supérieur  à la fin de la première guerre mondiale, la défaite et le dépeçage de l’Empire ottoman et les agressions essentiellement britannique et française au Moyen-Orient.
Pour conclure, les bases idéologiques et politiques du sionisme telles que définies par Herzl sont claires : le sionisme n’est pas un colonialisme d’exploitation et/ou de peuplement ; le sionisme est un colonialisme de remplacement, d’expulsion des populations présentes afin de réaliser une unité de peuplement par des juifs.
 
II- De la Première guerre mondiale à la fin de la seconde guerre mondiale :
Les causes de la Première guerre mondiale ont été largement discutées sur la base d’une crise générale du capitalisme et un repartage du monde en faveur des vainqueurs… et en défaveurs des perdants. Les intérêts des peuples n’ont évidemment pas été pris en considération par les différents gouvernements.
Dès avant la fin de la Première Guerre Mondiale, la Grande-Bretagne, la France, les USA, l’Empire tsariste, l’Italie discutent très durement les partages des territoires non turcs du Moyen-Orient de l’Empire ottoman. Une série de conférences à l’issue de cette guerre, la conférence de San Rémo d’avril 1920,le traité de Sèvres du 10 Août 1920 (qui ne sera pas ratifié), la résolution de la Société des Nation (SDN) aboutit à un dépeçage de l’Empire ottoman : la France accapare le mandat de la Syrie-Liban, la Grande-Bretagne se taille la part du lion avec le mandat sur la Mésopotamie (qui deviendra l’Irak) et le mandat sur la Palestine. Ce dernier comporte la Palestine actuelle plus la rive gauche du Jourdain, la Transjordanie avec une extension à l’est pour faire le lien avec l’Irak et le Hedjaz, c’est-à-dire les champs pétroliers. Le Hedjaz est autonome et l’Égypte obtient son indépendance… sous contrôle britannique. Très rapidement, la Grande-Bretagne, voulant renforcer et sécuriser son emprise sur la région en s’attachant les services d’un féodal, détache la Transjordanie du mandat sur la Palestine pour placer à la tête de cette région érigée en Émirat hachémite de Transjordanie, toujours sous mandat, un prince arabe le roi Abdallah bin-al-Hussein. Pour plus de sûreté, la Grande-Bretagne place à la tête d’un embryon d’armée, « la Légion Arabe », un officier britannique, le colonel Peake Pacha… La Transjordanie est principalement peuplée de palestiniens, paysans et bédouins. Les tribus et les familles sont coupées en deux.
Ce système mandataire sous lequel est placé la Palestine est un concentré des conceptions les plus réactionnaires, sans respecter ni demander l’avis des peuples concernés. Un exemple des conceptions colonialistes encore dominantes en ce début de 20ème siècle, après la boucherie de la guerre ! Ainsi l’article 22 du pacte de la SDN, inscrit en préambule du traité de Versailles du 28 juin 1919 (ratifié le 10 janvier 1920) :
 « Les principes suivants s’appliquent aux colonies et territoires qui, à la suite de la guerre ont cessé d’être sous la souveraineté des États qui les gouvernaient précédemment et qui sont habités par des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne. Le bien-être et le développement de ces peuples forment une mission sacrée de civilisation et il convient d’incorporer dans le présent pacte des garanties pour l’accomplissement de cette mission… ».
Ce partage des territoires non turcs de l’Empire ottoman reproduit le processus de fin du partage systématique de l’Afrique à la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885.
 
Revenons à la Palestine.
Durant la guerre, Haïm Weizmann, dirigeant la branche britannique de l’organisation sioniste, a convaincu les dirigeants britanniques de l’intérêt d’une implantation juive en Palestine, futur appui solide - une base - pour les intérêts britanniques dans la région. De plus, il assure les dirigeants britanniques qu’avec cet engagement, les armées britanniques dans la guerre contre les armées ottomanes auront l’appui des milices juives.
C’est la fameuse et funeste  déclaration Balfour : il s’agit d’une lettre ouverte que le Premier Ministre britannique Lloyd George fait publier par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères Arthur Balfour à Lord Lionel Walter Rothschild le 2 novembre 1917 :
« Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des communautés non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays ».
L’Organisation sioniste réussira à transformer cette déclaration unilatérale britannique en document de droit international en juillet 1922, grâce à la ratification par la SDN du mandat britannique sur la Palestine, qui inclut le Foyer national juif.
Une étude approfondie de Henry Laurens sur la Conférence de San Rémo a été publiée par Orient XXI le 15 mai 2020[9], « Conférence de San Rémo. Une base légale à la création d’un État juif en Palestine ? ».
Ainsi, début des années 20, toutes les possibilités de développer l’implantation juive en Palestine sont réunies. Cette implantation est réalisée avec l’argent de la diaspora juive occidentale et la complicité des féodaux et chefs de tribus palestiniens qui vendent des terres vides de leurs occupants.
Le développement de la crise économique en Europe et aux USA provoque un regain d’antisémitisme dans ces pays. Ainsi, par exemple, aux USA, des mesures sont prises pour limiter et contrôler l’immigration juive d’Europe centrale alors que se développent dans ces pays des régimes fascistes et des dictatures développant un antisémitisme virulent. Quelques exemples : l’antisémitisme proclamé  d’une partie des élites comme l’industriel Henry Ford, une crispation de la population « blanche » face à l’immigration, notamment celle provenant de l’Europe de l’Est, l’instauration des quotas, la loi Johnson-Reed du 26 mai 1924. Alors que 120.000 juifs originaires de l’Europe de l’Est avaient émigré aux USA en 1921, en 1926, seulement 10.000 sont autorisés. Entre 1933 et 1945, les USA ont accueilli 225.000 juifs du fait des lois restrictives et malgré les récits sur la répression et l’extermination des juifs en Europe de l’Est.
Durant ces vingt années, de 1920 à 1940, la Grande-Bretagne favorisa l‘immigration des juifs quittant la jeune URSS durant la guerre civile, mais surtout les juifs d’Allemagne et d’Europe centrale fuyant les politiques antijuives et répressives de ces pays.
Le résultat du point de vue démographie est donné par Henry Laurens : si en 1922 la population juive représente 13% de la population totale, cette proportion monte déjà à 18% en 1931. A partir de 1932, avec la victoire du nazisme en Allemagne et l’intensification des persécutions juives en Autriche et en Tchécoslovaquie, l’immigration juive en Palestine augmente très fortement, de l’ordre de 247.000 migrants, alors que la population juive en 1931 était estimée à 175.000 ; soit 28% de la population totale. Cette forte arrivée en Palestine n’est qu’en partie un choix de s’installer en Palestine. La raison principale est la fuite face à la répression et la fermeture des portes des pays européens de l’ouest.
Cette immigration juive sous le mandat britannique fut organisée de façon systématique et cette fois, pour ainsi dire, dans un cadre légal entre l’autorité britannique et l’Organisation sioniste qui installe en Palestine l’esquisse d’un exécutif, l’Agence Juive. Les achats de terres sont codifiés. Désormais, dans les contrats de vente, il est stipulé que « la terre doit être vide de ses habitants ». Le preneur s'engage à faire exécuter tous les travaux relatifs à la culture de la terre par de la main d'œuvre  juive uniquement. Ce rejet s’étendit jusque dans les villes avec l’instauration d’un « colonialisme ouvrier » avec le mot d’ordre : le travail doit être exclusivement juif (sous l’argument hypocrite que « nous ne voulons pas exploiter les Arabes). Dès 1920, la centrale ouvrière juive, le Histadrout (Organisation Générale des travailleurs Hébreux en terre d’Israël) est fondée ; à ce congrès est exclue une minorité internationaliste qui voulait fonder une organisation syndicale commune aux Juifs et aux Arabes, minorité qui fut l’ancêtre du Parti Communiste Palestinien, parti mis hors la loi par le pouvoir mandataire britannique suite aux émeutes de Jaffa de 1921. Gilbert Meynier signale que cette politique agressive de l’Agence juive rencontrait la désapprobation de la communauté juive sépharade historique de Palestine qui signe une déclaration commune antisioniste avec le conseil supérieur musulman de Jérusalem[10].
Les vagues d’immigration juive provoquèrent dès le départ, et régulièrement des mouvements de révoltes de la population palestinienne rejetée et dépossédée des terres: émeutes de Jaffa de 1921, 1929, et surtout de 1936-1939. Cette dernière révolte des Arabes de Palestine contre la Grande-Bretagne, puissance mandataire, et contre l’afflux d’immigrants juifs fut très violente. Les Palestiniens s'unirent au sein d'un comité suprême arabe, dirigé par le Mufti Amin al-Husseini, intronisé Mufti de Jérusalem par les britanniques, et membre d’une des principales familles de Jérusalem et propriétaire foncier. La répression par l’armée britannique avec la participation de milices armées juives fut violente. Des groupes palestiniens cherchant refuge en Transjordanie furent refoulés par la Légion Arabe, bien que la population sympathisait avec la révolte palestinienne.
Après l’échec de cette révolte, Amin al-Husseini se réfugie à Beyrouth puis à Bagdad. Appliquant le raisonnement « l’ennemi de mon ennemi est mon ami », en avril 1941, des féodaux arabes sensibles à la propagande allemande provoquent un coup d’état à Bagdad avec la participation du Mufti et le soutien de l’Allemagne. En mai 1941, la Grande-Bretagne reprend le pouvoir en Irak, occupe aussi la Syrie, et le Grand Mufti de Jérusalem se réfugie à Berlin où il attendra la fin de la guerre… Tel est le dirigeant de la Palestine, mis en place par les Anglais et censé défendre les intérêts du peuple palestinien. Cela explique, pour partie, les difficultés du peuple palestinien de se doter d’une direction représentant ses intérêts…
Un guérillero populaire de cette révolte, Ezzedine al Qassam porta l’espoir des Palestiniens. En sa mémoire, Son nom a été donné à la branche armée du Hamas : les Brigades Ezzedine al-Qassam. (G.M.).
Durant la seconde guerre mondiale, les sionistes participèrent à la lutte armée aux côtés de l’armée britannique, et développèrent ainsi une organisation de groupes armés efficaces que l’on retrouvera plus tard lors de la guerre de 48. Les dirigeants arabes de Palestine comme des autres pays de la région étaient partagés entre la lutte pour leurs intérêts nationaux et les sympathies pour l’Allemagne hitlérienne, ennemie de la puissance mandataire britannique.
 
Le Parti Communiste Palestinien, le Parti Communiste(b)R et le Mouvement Communiste International:
Parti Communiste Palestinien
En Palestine, dès 1920, le Parti Communiste de Palestine est fondé. En 1923, il fusionne avec le Parti Communiste Palestinien qui est reconnu en 1924 comme la section officielle du Komintern. La position du PCP est claire en faveur du mouvement nationaliste arabe et critique le sionisme en tant qu’ « émanation de la bourgeoisie juive alliée à l’impérialisme britannique ». Il reprenait ainsi une résolution du Premier Congrès de l’internationale Communiste en 1920, rappelant une position de principe de la social-démocratie et condamnant le sionisme en tant que mouvement réactionnaire, instrument de l’impérialisme britannique en Palestine. Les membres du PCP sont majoritairement des juifs et le recrutement de militants arabes palestiniens est un objectif.
Le Parti communiste palestinien a maintenu jusqu’en 1943 l’objectif de la cessation de l’immigration juive et de l’interdiction des achats de terres par les Juifs. Cependant, il refusait d’adopter la perspective du départ des immigrants déjà installés et se fixait la tâche d’organiser les ouvriers arabes et juifs dans la lutte contre l’impérialisme, en considérant que les intérêts des ouvriers juifs n’étaient nullement en contradiction avec ceux des ouvriers arabes. Le Parti jugeait que le seul moyen de garantir le libre développement de la minorité juive dans le pays consistait à lutter contre l’impérialisme et le sionisme et à assurer que dans l’insurrection révolutionnaire à venir, les ouvriers juifs participent à la lutte pour l’indépendance nationale.
Une brochure publiée par le Parti en octobre 1935[11], intitulée « Une déclaration du PCP: Pour l’alliance entre tous les Arabes et leurs amis contre l’ensemble des impérialistes »  affirmait que l’objectif immédiat devait être « la destruction du sionisme »,« l’arrêt immédiat de l’immigration et le désarmement de tous les sionistes ». Selon ce texte, la communauté juive en Palestine jouait un « rôle fasciste », et les ouvriers juifs constituaient une « aristocratie ouvrière ». Le Parti appelait néanmoins « les ouvriers et paysans juifs » à se joindre à son combat. Par conséquent, le Parti rejetait toute idée d’activité commune avec des groupes sionistes, quelle que soit leur tendance. Il faut cependant noter que cette attitude fut infléchie après l’attaque de l’Allemagne national-socialiste contre l’URSS; le Parti se déclara alors prêt à reconnaitre certaines « organisations nationales » de la communauté juive. Pour une étude de la ligne, de la pratique et des luttes du Parti Communiste Palestinien, se reporter au livre cité de Berger-Barzilay.
Le PCP a participé aux luttes sociales durant toute cette période 1920-1940, comme aux luttes internationales. Ainsi, par exemple, des membres arabes et juifs du Parti rejoignent les Brigades Internationales, lors de la Guerre d’Espagne, un dirigeant de ce Parti, Najati Sidqi étant chargé d’organiser des campagnes d’information en direction des Marocains enrôlés dans les rangs franquistes. Mais des luttes continuelles ont persisté dans le parti concernant la position vis à vis de l’immigration juive, de la population juive désormais présente en Palestine, des luttes sociales et la lutte pour l’indépendance de la Palestine. Le PCP n’a jamais été en mesure d’avoir un rôle dirigeant dans la lutte pour l’indépendance et la situation durant la seconde guerre mondiale entraina des divisions et scissions[12], surtout en 1943.
 
Mouvement Communiste International et PC(b)R:
Rappelons que dès la fin du 19ème siècle, le mouvement social-démocrate européen et le POSDR ont considéré que les juifs dans les différents pays constituaient, non un peuple, mais  une minorité nationale avec sa religion, ses traditions et sa langue, le yiddish. Les bolcheviks ont prôné l’égalité en droit, l’assimilation et l’unité dans la lutte sociale.
En 1921 et avec la consolidation de la révolution d’Octobre, Karl Radek, au nom du Komintern, affirme : « dès l’avènement de la République soviétique internationale, les masses juives de chaque pays passeront au travail productif et ne seront plus obligées d’émigrer… Le programme de la Palestine est un résidu des vieilles conceptions chauvines ». Telle sera la ligne constante en URSS et le développement économique organisé par les plans quinquennaux successifs permettra aux juifs comme aux autres peuples de l’URSS de connaitre une vie meilleure. En URSS, les juifs constituent une minorité nationale et donc une nationalité juive est reconnue. Parallèlement, le pouvoir soviétique mènera une lutte idéologique constante contre le nationalisme grand-russe hérité de l’empire tsariste.
Le Bureau de l’Internationale Rouge (ISR) lance, le 20 février 1924, un appel aux « Ouvriers Arabes de Palestine » : « … Votre pays est devenu, en fait, la colonie de l'impérialisme britannique. La domination de vos exploiteurs indigènes a été aggravée par le joug pesant du capital étranger. Les Cheiks et les Effendis, les impérialistes anglais et les capitalistes sionistes ont conclu une alliance étroite pour l'exploitation des travailleurs arabes…. Dressez-vous pour la défense de vos intérêts! Mettez un terme à l'exploitation infinie imposée à votre pays!... Prolétaires arabes! Le groupe ouvrier aspire à une alliance de combat entre vous et les travailleurs révolutionnaires juifs pour que la lutte contre les capitalistes et les colons riches soit faite sur un front unique… Ouvriers arabes! Vous devez opposer à l'alliance étroite du capital anglo-sioniste avec les Cheiks et les Effendis, l'Union fraternelle des ouvriers révolutionnaires de la Palestine[13].
La position de principe étant affirmée, le pouvoir soviétique a constaté qu’une partie de la population juive souhaitait vivre dans un cadre permettant de conserver les traditions anciennes. Aussi, en tenant compte que le changement et le remplacement des idées anciennes par de nouvelles idées prend du temps, il s’agit là d’un long processus qu’il est possible de placer et guider dans le cadre d’une contradiction au sein du peuple à partir du moment où le pouvoir central est dans des mains communistes, la direction soviétique a décidé dès la fin des années 20, de faciliter l’installation des juifs qui le souhaitaient dans une République autonome ; ce sera la République du Birobidjan située dans une région faiblement peuplée dans la partie est de la Sibérie. Ainsi, les « prolétaires juifs ont leur patrie, l’URSS, et un Etat national qui leur appartient en propre » (déclaration du président soviétique Mikhaïl Kalinine). Il fallait faire cette expérience… Pour différentes raisons, cette République du Birobidjan ne rencontra pas un grand succès, rassemblant au plus quelques dizaines de milliers de juifs. Mais cette expérience est à mettre en regard avec les différentes politiques menées contre les juifs dans les pays européens allant de la répression jusqu’à l’extermination.
La victoire du nazisme en Allemagne début des années 30, la campagne effrénée contre les juifs dans ce pays et son extension à d’autres pays européens amènent le parti soviétique comme les partis communistes européens, à lancer, tout en maintenant la dénonciation du sionisme, des campagnes de soutien aux juifs persécutés et des mouvements pour l’organisation d’un mouvement de masse contre l’antisémitisme couplé avec la lutte contre le fascisme et les ligues fascistes.
Laurent Rucker, ayant pu consulter les archives ouvertes après l’implosion de l’URSS rapporte dans un ouvrage académique[14], qu’à la veille de l’agression allemande contre l’URSS, l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, a contacté le représentant de l’Agence sioniste. Il présente comme « une volte-face » ce contact et cette déclaration de Maïski : « Dans les années 20, nous ne pouvions que considérer le sionisme comme une agence de l’impérialisme. Maintenant, cependant, toute la situation a changé… Si la Russie soviétique veut s’intéresser au futur du Moyen-Orient, il est évident que les juifs avancés et progressistes de Palestine représentent plus de promesses pour nous que les Arabes retardataires contrôlés par les cliques féodales ».
Il n’y a rien de volte-face ici à moins d’avoir une pensée métaphysique ou de chercher à insinuer des calculs malveillants de la part des bolcheviks. La situation en 1941 est très critique pour l’URSS et pour l’avenir de la révolution. Le front le plus large doit être recherché et construit contre le nazisme et ses alliés. L’URSS fait tout pour contraindre les forces bourgeoises, qui ont refusé en 1939 l’union contre l’Allemagne nazie, à s’unir et à mener la lutte. Cet objectif sera atteint par la constitution de ce qui sera appelé le « camp allié », principalement constitué des USA, de la Grande-Bretagne et de l’URSS.
Dans le même esprit, fin 1942, l’URSS a favorisé la création du Comité antifasciste juif (CAJ) qui a mobilisé les juifs à travers le monde en faveur de l’URSS, et a exercé une pression sur le gouvernement des USA en faveur de l’ouverture d’un second front en Europe. Le CAJ a préparé un Livre noir sur l’extermination des juifs en URSS occupée. Entre l’invasion hitlérienne du 22 juin 1941 et le départ du dernier soldat allemand en 1944, près de deux millions de juifs ont été exterminés.
 
Conclusion :
Au cours de cette période 1920-1945, le mouvement sioniste s’est affirmé, s’est organisé en vue de s’imposer en Palestine et a développé son implantation par une immigration de juifs d’Europe centrale et orientale fiancée par l’Agence sioniste. L’extermination de six millions de juifs par l’Allemagne hitlérienne a créé un mouvement qui se manifestera au sortir de la guerre en faveur de la création d’un État pour les juifs en Palestine, mouvement qui cherchera à effacer la responsabilité des gouvernements européens. Ce processus se fait au détriment de la population palestinienne qui a été dépossédée de ses terres avec la complicité de la puissance mandataire britannique et  des féodaux arabes propriétaires des terres vendues sans leurs occupants ; ceux-ci sont privés du travail sur ces terres leur permettant  de vivre. Durant toute cette période, le peuple palestinien n’a pas eu une direction politique pour le guider dans la lutte. Au contraire, le Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, homme politique réactionnaire et ayant pactisé avec l’Allemagne hitlérienne, a géré sa position et son rôle dans une stratégie de collaboration/opposition avec la puissance mandataire britannique.
Relevons qu’à cette période, les juifs habitant dans les pays ou protectorats arabes ne participent pas à ce mouvement d’immigration de juifs européens en Palestine et continuent à vivre sans problème dans leur pays.
Le sionisme, colonialisme de remplacement, d’expulsion des populations[15] présentes afin de réaliser une unité de peuplement par des juifs, a continué sa marche en avant durant la période 1920-1945, marche qui a débouché sur la guerre de 1948.
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Pour consulter les documents principaux portant sur cette période, il est utile de consulter un rapport complet de 308 pages de l’ONU publié en 1990 :
« Origine et Evolution du problème palestinien 1977-1988 ; Etude établie à l’intention et sous la direction du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » : https://www.un.org/unispal/wp-content/uploads/2000/12/89-20684f.pdf
Ainsi que les deux livres d’Ilan Pappe : « Une terre pour deux peuples – Histoire de la Palestine moderne, Fayard 2004 », « Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2006 ».
[1] Gilbert Meynier, revue d’études et de critique sociale, « le colonialisme israélien ou les origines de la question palestinienne », 2005/1
[2] Lénine, œuvres, Edition Moscou 1966, tome 6, page 337, février 1903
[3]  V. Lénine, œuvres, tome 6, janvier 1902-août 1903, Éditions sociales, Paris ; Éditions du progrès, Moscou, 1966
[4] V. Lénine, œuvres, tome 7, septembre 1903-décembre 1904, Éditions sociales, Paris ; Éditions du progrès, Moscou, 1966
[5] V. Lénine, œuvres, tome 8, janvier-juillet 1905, Éditions sociales, Paris ; Éditions du progrès, Moscou, 1973
[7] Theodor Herzl, Der Judenstaat, Wentworth Press, 2018
[10] Gilbert Meynier, dans un article de 2005, « aux origines coloniales de la question palestinienne » (https://investigaction.net/aux-origines-coloniales-de-la-question-palestinienne/.
[11] Yosef Berger-Barzilay, membre du secrétariat du Parti, dans un texte de 1926. Musa Budeiri, The Palestine Communist Party 1919‑1948, London, Ithaka Press, 1979, p. 89
[13] L’Internationale syndicale rouge, 37‑38, février 1924. A. Bouziam ; Wolf Auerbach, « La Palestine contemporaine et son mouvement ouvrier »L’Internationale syndicale rouge, 37‑38, février 1924. Documents reproduits inBulletin international, 55‑58, juillet-octobre 1982, Paris, Librairie internationale.)
[14] Staline, Israël et les Juifs », PUF 2001
[15] Tous les documents portant sur les différentes étapes de cette colonisation de remplacement sont disponibles et consultables. Mais comme l'affirme l'historien israélien Ilan Pappe contraint de vivre en Grande-Bretagne : " La déhistoricisation de ce qui se passe en Palestine aide Israël à poursuivre ses politiques génocidaires à Gaza : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ilan_Papp%C3%A9
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