Nous savions par avance que les annonces faites par Macron n’allaient pas soulever les foules, ni diminuer le fort mécontentement de la population.
Les seules annonces concernent le « déconfinement » et « l’union nationale » qu’il appelle de ses vœux pour sortir de la crise sanitaire.
« La santé reste notre priorité » a-t-il martelé alors que la politique de santé menée par tous les pouvoirs qui se sont succédés a abouti à la suppression de 100 000 lits d’hôpitaux en 20 ans, 20 000 récemment, à la fermeture de nombreux hôpitaux, de services hospitaliers, de maternités, de suppressions d’emplois, de recherche médicale et scientifique laissées à l’abandon pour favoriser le financement privé, à la délocalisation massive de l’industrie pharmaceutique, des entreprises d’équipements médicaux dans les pays « moins chers » plus « rentables » et « compétitifs » faisant le bonheur des actionnaires des multinationales qui se gavent de profits sans se soucier des multiples pénuries qui apparaissent au moindre incident.
« La santé reste notre priorité », ça ne l’a jamais été !
Comment peut-on affirmer avec un tel aplomb, le contraire de la politique menée ?
La casse de la Sécurité Sociale dont le rôle central de la politique de santé est considéré comme un « coût », dont le financement dépend d’un budget de l’État qui consiste à réaliser des « économies » sur la santé sans cesse plus importantes.
Comment déclarer que « la santé reste notre priorité » alors que pendant deux ans tous les personnels de santé, infirmières, EHPAD, services d’urgences, médecins ont manifesté sans cesse contre les fermetures d’hôpitaux, la réduction des moyens de l’hôpital public, le plan santé du gouvernement, pour l’augmentation des salaires. Manifestations réprimées par le pouvoir de Macron.
Qui Macron va-t-il convaincre que la politique de santé et sa priorité ?
L’action du pouvoir ne consiste qu’à gérer un système de santé déstructuré, démantelé, soumis à la rentabilité financière, gérée comme une entreprise capitaliste et ses filiales.
Les promesses d’investissements massifs annoncés dans la santé concernent avant tout le secteur privé dont Macron a vanté les mérites et dont on voit les dégâts qu’il peut occasionner en matière d’accès, car voué aux plus riches.
Rappelons que la santé privée a pour objectif de faire du profit avant tout, peu importe l’état de santé de la population.
Chacun a pu remarquer que Macron n’a rien dit des conditions de la reprise économique sauf à annoncer de nouveaux cadeaux aux entreprises pour « sauver l’économie ».
Il n’avait pas besoin d’en dire beaucoup puisque avant son intervention, Roux De Bézieux et tous les dirigeants du Medef se sont succédés pour dicter au pouvoir les conditions dans lesquelles « l’économie doit se remettre en marche au plus vite ».
La loi « d’urgence sanitaire » donnant les pleins pouvoirs aux patrons et au gouvernement (voir notre article concernant le sujet sur notre site), loi totalement inutile pour faire face à l’épidémie a été prise dans l’unique but de franchir une nouvelle étape dans la destruction des acquis sociaux comme les congés payés, l’allongement du temps de travail, les conditions de travail, la flexibilité…
Cette nouvelle étape dans l’exploitation du travail est aujourd’hui imposée à toute la classe ouvrière.
Les médias se sont précipités pour recueillir l’avis de L. Berger de la CFDT, maître incontesté de la collaboration de classe, qui déclare : « C’est totalement indécent » en commentant les propos du Medef alors qu’il signe tous les accords d’entreprises, l’accord avec l’UIMM (patronat de la métallurgie) qui reprennent in extenso toutes les mesures de casse sociale préconisées par le Medef. Le personnage n’a pas encore montré toutes ses capacités à nuire à la lutte des salariés.
Mais les réactions s’enchaînent et se multiplient, les travailleurs ont bien conscience que la « guerre » déclarée par le Medef et Macron est dirigée contre eux.
Il va falloir lutter, très vite, sans attendre les annonces illusoires. Démontrer que l’épidémie actuelle est un prétexte, une aubaine pour le capital pour poursuivre, franchir une nouvelle étape dans sa recherche de profits.
Les appels à résister, à lutter, se multiplient. La CGT, ses syndicats, ses structures locales se mobilisent pour faire face à cette nouvelle attaque d’ampleur contre la casse sociale.
Les travailleurs ont raison de se battre, il faut engager la lutte sans attendre, donner de la puissance au mécontentement pour faire reculer les attaques du patronat et du pouvoir contre leurs intérêts et imposer leurs revendications.
Mais il faut aller plus loin, tout dépend de la politique menée, nous le disons sans cesse.
Celle que nous connaissons depuis toujours, décidée par les multinationales pour le profit dont nous voyons tous les jours les effets catastrophiques.
Oui, il y a une guerre à mener, celle contre cette politique pour en changer radicalement.
La France est un pays qui possède des moyens considérables, ils doivent être utilisés ils sont produits par le travail et doivent leur revenir pour résoudre les besoins fondamentaux.
La santé en est un, il ne s’agit pas d’en parler aujourd’hui parce que c’est l’actualité mais parce que c’est un enjeu fondamental, qu’il concerne de nombreux secteurs de la vie courante.
Abattre ce système nuisible au peuple, c’est notre but.
Engageons-nous ensemble dans cette lutte.