France.
17 décembre. (Voir article dans l’hebdo) L’intersyndicale appelle à poursuivre l’action. Manifestations à Paris et dans plusieurs villes le 19 décembre tandis que des grèves nouvelles apparaissent : les remorqueurs du port du Havre, les conducteurs de bus de l’Aude ou la grève au centre de tri des colis de la poste en Seine Maritime dans bien d’autres entreprises qui ne trouvent aucune couverture médiatique dans la presse nationale.
Les rencontres entre les syndicats et E. Philippe se sont traduites par de vagues propositions à discuter en janvier et la réaffirmation que la réforme se fera avec un allongement du temps de travail ce qui met les organisations réformistes en difficulté.
L’appel à une trêve à la SNCF lancée par la direction de L’Unsa ferroviaire est désavoué par ses adhérents cheminots.
Nouvelle journée d’action le 9 janvier.
Luttes. Transport. Les chauffeurs routiers salariés ont bloqué routes et plates-formes logistiques le 16 décembre, jour des négociations avec les patrons. Ils réclament des augmentations de salaires, le maintien de la garantie de départs anticipés à la retraite. Les discussions n’ont débouché sur aucun accord devant le refus du patronat de négocier.
Pilotes. Sans réponse à leur demande de garantie sur l’avenir de leur caisse de retraite complémentaire et leur âge de départ en retraite, plusieurs syndicats de pilotes ont déposé un préavis de grève pour le 3 janvier.
Radio France. Quatrième semaine de grève.
Lendemain de lutte. Alors que tous les journalistes présents sur les manifestations dans les diverses villes soulignaient la force de celles-ci, la présence de nombreux secteurs du privé et du public, la détermination des manifestants, le pouvoir préparait sa riposte. Dès le 17 au matin devant les députés LREM, E Philippe dit qu’il sera intéressant de regarder ce que la mobilisation veut dire. Aussitôt entendu par le ministère de l’intérieur qui annonce une mobilisation en baisse par rapport au 5 décembre. Affirmation reprise par les média, ce qui permet aux « Echos » de titrer en première page : retraites : les syndicats ratent leur pari. Dans un article un certain J.F. Pécresse se déchaine : Un conflit intense mais circonscrit à des agents de services publics et des activistes d’une gauche radicale…… les conducteurs de métros et de trains restent seuls à quai à défendre éhontément les privilèges de leurs régimes spéciaux. L’habituel sur les parisiens pris en otages d’intérêts catégoriels est bien sûr présent. Sa rage l’amène à prendre à parti la CFDT : un syndicat « réformiste » comme la CFDT c’est montré incapable de proposer une alternative valable et durable à la solution de l’âge d’équilibre.
Un article reflète la peur de son auteur et de ses patrons devant l’ampleur, la détermination des salariés loin des conciliabules qui permettent toutes les compromissions. Autant de raison pour développer l’action.
Smig. Sans surprise le Smig augmentera au 1er janvier de la revalorisation légale sans « coup de pouce » du gouvernement. Il augmentera de 1,2% (18,25 par mois). En brut il sera de 11,15 de l’heure soit 1.539,5 euros par mois pour un temps plein.
Canal+-Disney. Canal se lance dans les accords avec les diffuseurs de contenu sans retenue. Après avoir signé avec Netflix il y a quelques semaines, il vient de signer avec Disney un accord pour la diffusion de ses œuvres en SVOD (contenu payant à la demande) à compter du 1er mars prochain. Entre les diffusions sportives, les diffusions des contenus des autres, Canal risque fort de ne plus rien créer pour augmenter sa rentabilité. Un tournant de son histoire déclare le PDG de Canal. C’est vrai mais dans quel sens ?
Bourse. La bourse de Paris est passée au-dessus des 6000 points le 16 décembre, un objectif qu’elle s’était fixée en début d’année. La meilleure année boursière depuis 20 ans. Parmi les plus importantes hausses de capitalisations citons ST Micro + 95,8% suivi de LVMH 58,7.
Accor (hôtellerie) Va verser sur deux ans un milliard de dividendes.
Peugeot-Fiat. L’accord est signé entre les deux pour leur fusion. Cela amène des changements dans la répartition du capital. La famille Peugeot voit sa part diminuée de 12,23% à 6,1% avec la possibilité de racheter aux autres actionnaires 2,5% dans les sept ans qui viennent. Ce qui n’est pas un problème. La famille Peugeot possède au travers de ses sociétés financières une cagnotte de 5Mds. Ses droits de vote sont également réduits. La famille Agnelli (Fiat) restera le premier actionnaire avec 14%.
B Lemaire se félicite : « L’accord PSA/FCA est une très bonne nouvelle pour la France, l’Europe et notre industrie automobile ». Reste à suivre la réalité des prochaines étapes qui vont avoir à régler les modalités de direction et industrielles du nouvel ensemble. En particulier le taux d’utilisation des usines en Europe. Sur les 27 que possède le nouveau groupe 15 tournent avec des % compris entre 10 et 70%, bien en dessous de ce que les capitalistes considèrent comme compétitive.
Le nouveau groupe emploie 410.000 salariés, vend 8,7 millions de voitures par an (4eme constructeurs mondial), 11,2 Mds d’euros de résultat opérationnel. Les regroupements capitalistes se poursuivent, le prix à payer n’est pas encore connu, soyons surs que ce sont les travailleurs qui vont le payer.
Budget. Il vient d’être voté avec un nouveau déficit de 93,1 Mds qui viendront s’ajouter à la dette de l’Etat qui passe les 100% du PIB. La baisse des impôts sur les sociétés fera perdre au budget 2,5 Mds. Au même moment, pour justifier le report du départ en retraite à 64 ans, le gouvernement explique qu’ « il ne peut laisser à la charge de nos enfants le déficit du régime de retraite » alors qu’il le creuse par ailleurs sans compter.
Ouverture à la concurrence. La région PACA dirigée par LR vient de voter à l’unanimité- c’est-à-dire avec les voix RN- l’appel d’offre pour l’ouverture à la concurrence de deux lignes régionales. Ils ne perdent pas de temps, ses appels d’offres ont été ouverts le 1er décembre.
Justice de classe. Dans le procès intenté contre trois dirigeants de France télécom à la suite du suicide de 35 salariés dans la cadre de la réduction brutale des emplois, conséquence de la privatisation, les peines prononcées sont scandaleusement légères : prison avec sursis et 5000 euros d’amende. Les attendus du jugement sont particulièrement sévères mais la loi ne permet pas aux magistrats d’infliger de plus lourdes peines.
Monde.
COP 25. Elle vient de se tenir à Madrid et de l’avis de tous les observateurs elle n’a abouti à aucun résultat concret pour lutter contre le réchauffement climatique (ce qui était déjà le cas de la COP24) pourtant présentée comme une urgence absolue par les gouvernements, les « écologistes » de tous bords. On est loin des déclarations d’intention de la COP 21 qui s’est tenue à Paris en 2015. Au moment de passer au concret, les Etats qui négocient dans les COP ne veulent pas gêner leurs capitalismes et surtout de mettre en place des normes qui porteraient atteinte au profit. Le non-résultat est logique.
Chine-USA. Ils viennent de conclure une trêve dans la guerre commerciale qui se menait depuis l’arrivée de Trump au pouvoir. Les USA renoncent à augmenter les droits de douanes sur 160 Mds de produits importés tandis que la Chine s’engage- sans trop de précision- à augmenter ses achats de produits US. Rien n’est réglé sur le fond. Cela permet à Trump en campagne électorale de se présenter comme le défenseur des travailleurs et de l’industrie alors que l’étude des résultats montre que c’est plutôt la Chine qui sort gagnante de l’affrontement. C’est l’avis d’un économiste US, S. Kennedy qui voit la Chine gagnante et s’offrant un répit avant la reprise de nouvelles négociations.
UE. L’Agence de défense européenne n’est pas contente et le fait savoir. Les budgets militaires n’augmentent pas assez vite. Ils ne sont que de 223 Mds de $ (1,4 du PIB européen) contre 615 aux USA. Pourtant en 2018 les budgets d’investissements dans le matériel ont atteint 44,5 Mds. Mais l’Agence déplore qu’au lieu de coopérer les Etats cherchent avant tout à favoriser leurs marchands d’armes et proposent la mise sur pied d’un nouveau fond de 13 Mds pour la R & D inclus dans le futur budget européen. La France soutient cette idée.
Italie. La famille Agnelli n’est pas active seulement dans l’automobile. Avec l’argent qui lui revient de la fusion, elle achète deux journaux qui comptent en Italie : La Républica et l’Expresso. Une manière pour s’assurer que ses intérêts seront bien défendus.
Ukraine. Le parlement vient de voter une loi autorisant la vente des terres agricoles qui représentent deux fois celles de la France et qui sont parmi les plus fertiles au monde. A la grande satisfaction des investisseurs capitalistes. Avec ce vote le retour au passé est accompli.
République Démocratique du Congo. C’est le principal producteur de cobalt utilisé dans toutes les nouvelles technologies. Une association de droits de l’homme accuse Apple, Microsoft, Google, Delle, Tesla de bénéficier du travail des enfants dans les mines et même de l’avoir encouragé dans des mines dites « artisanales » en réalité clandestines qui échappent à toute réglementation et permettent de plus gros profits.
Réfugiés. L’ONU vient de tenir un forum mondial des réfugiés. 26 millions d’entre eux ont quitté leurs pays en raison de conflits ou de persécutions (1% des enfants sont scolarisés). Les pays qui en accueillent le plus sont les pays pauvres ou en voie de développement, le Costa Rica et le Liban sont ceux qui en accueillent le plus en rapport avec leurs populations. En Europe c’et la Grèce qui est en tête. L’appel aux pays « riches » pour aider financièrement les pays d’accueil n’est pas entendu regrette l’ONU. Pareil en Europe ou la solidarité entre pays devrait être de mise, laisse la Grèce s’asphyxier sous le poids de 120.000 arrivants. La France devrait en accueillir 400 dans les prochaines semaines.
Prochain résumé le 3 janvier. Bonnes fêtes à toutes et tous.
France.
Luttes pour exiger le retrait de la réforme des retraites . 10 décembre. (voir article dans l’hebdo). Le 12, poursuite des grèves et manifestations dans de nombreuses villes et à Paris. (Entre 4 et 7 raffineries à l’arrêt sur 8). Nouvel appel à une journée d’action pour le 17 décembre.
Les internes des hôpitaux sont en grève depuis le 10 décembre pour un véritable statut.
Radio France. Troisième semaine de grève.
Répression. Le secrétaire de l’UD de l’Allier est convoqué le 14 janvier devant le tribunal pour trois manifestations non autorisées en 2018. Le blocage des trois « infractions » en un seul procès est une première. La justice pratique le gros, pas le détail. Une manifestation est prévue devant le tribunal le jour du procès.
CEA. (Marcoule, Gard). Quatre syndiqués CGT sont convoqués devant le conseil de discipline, deux sont menacés de licenciement. La CGT dénonce la volonté de la direction de porter des coups à l’organisation syndicale et une action a eu lieu le 10 décembre pour protester et empêcher les sanctions.
CFDT. Les compromissions face au patronat et au pouvoir ont pris une telle ampleur que ceux-ci n’essayent même plus de donner le change. Dans « les Echos » (10.12) C. Cordunet écrit concernant la mise en place de la retraite par points « Acheter la CFDT oui, mais pas à n’importe quel prix ». Cela ne s’est pas réalisé…. pour le moment. La CFDT en prenant le prétexte de l’allongement du départ de l’âge à la retraite a été obligée d’appeler à se joindre à l’appel pour la journée du 17 décembre. L. Berger dans une interview aux « Echos » (14.12) s’excuse d’avoir été obligé d’en arriver là. Après avoir réaffirmé son soutien à la retraite par points il déclare : « voir que le compromis est à portée de main et le balayer pour une question de dogmatisme budgétaire est une erreur profonde ». Concernant le 17 il ajoute : « Il n’y aura pas d’intersyndicale avec la CGT, FO et la FSU car nous ne portons pas la même vision de la réforme …. et nous ne pouvons pas nous rallier au mot d’ordre du retrait de la réforme ». Il annonce sa volonté de travailler avec la CFTC, l’Unsa et la Fage (fédération étudiante annexe de la CFDT) pour des propositions communes, sans dire lesquelles.
De son côté le Medef déplore cette position et appelle à sortir du « conflit » le plus vite possible, tandis que ministres et députés REM tentent par tous les moyens de ramener la CFDT à une attitude plus dans sa tradition en laissant entendre qu’il est encore possible de négocier.
Fraude fiscale. C’est un des moyens pour les multinationales de grossir leurs profits. Les chiffres globaux ne sont pas, par définition disponibles. Pour la première fois l’Inspection des finances vient de se livrer à une étude sur la fraude à la TVA sur les ventes en lignes. Elle a trouvé une fraude de 285 millions sur seulement 43 entreprises. Avec 24.459 vendeurs de ce type ont peut se faire une idée de l’ampleur du manque à gagner. La loi de finance 2020 a transposé une directive européenne pour combattre cette fraude. A un détail près : les fournisseurs hors Europe ne sont pas concernés. L’inspection écrit : « Ce régime couvrira un grand nombre, mais pas l’intégralité des situations possibles ». Comme si l’UE, le gouvernement français étaient là pour mettre des entraves au capitalisme.
Retraite. La retraite par point ouvre grande la porte à la retraite par capitalisation (pour ceux qui le pourront). Une note de juin de l’agence US BlackRock (6000 Mds de $ d’actifs) le confirme. Elle écrit : La loi Pacte le bon plan retraite. Celle-ci prévoit de faire passer les plans d’épargnes retraites de 230 à 300 Mds en 2022. Tous les assureurs, fonds divers sont sur la ligne de départ pour s’assurer de nouveaux profits.
Onéra. (recherche aéronautique dépendant du ministère des armées). Alors que la recherche est présentée comme une priorité la direction de l’Onéra proteste du blocage de son budget (106 millions pour 2020) qui n’a pas augmenté depuis 2015, tandis que les effectifs (1910 dont 291 doctorants) et les salaires sont inférieurs à 2015. L’Onéra a un concurrent en Europe. L’allemand DLR qui lui engrange à tour de bras les commandes de l’armée.
Automobile. Les batteries sont l’élément essentiel de la voiture électrique et le plus couteux. Pour l’instant toutes les batteries proviennent d’Asie. La création d’une filière de production de batteries pour les voitures électriques européenne est lancée. Avec la France six autres pays (Allemagne, Belgique, Pologne, Italie, Suède, Finlande) se lancent dans la fabrication ainsi que 17 entreprises. Les aides des Etats promise se montent à 3,5 Mds dont 700 millions pour la France. C’est Peugeot et STAF (filiale de Total) qui vont en bénéficier pour la construction d’une usine en Charente. Un nouveau cadeau.
Sanofi. Achète pour 2,5 Mds de $ un laboratoire US spécialisé dans le traitement des cancers.
Monde.
Finlande. Si elle ne fait pas la une des médias, elle connait des mouvements sociaux de grande ampleur en premier dans les entreprises phares du pays tel Nokia.
Italie. Le sort de l’aciérie Il va propriété d’ArcelorMittal est toujours en discussion avec le gouvernement italien. Pour conserver l’aciérie en activité Arcelor veut supprimer 4700 postes sur 11000, tandis que le gouvernement en propose 1800 et des exonérations fiscales. Les syndicats ont appelé à une grève le 10 décembre pour une solution qui assure l’avenir de l’usine.
USA. La guerre commerciale ne se mène pas seulement à coups de taxes sur les produits importés elle se mène aussi dans le domaine des nouvelles technologies avec l’intervention des Etats. Les USA viennent de mettre sur pied une agence fédérale chargée d’augmenter le soutient financier aux pays en développement pour moderniser leurs installations en matière de 5G. Son directeur ne s’en cache pas : « Les USA s’efforcent de trouver une solution de rechange valable à Huawei et ZTE ». Et il ajoute « c’est un outil essentiel dans la politique étrangère américaine pour faire face à l’influence croissante de la Chine ».
De son côté le gouvernement chinois vient de décider la suppression de tous les logiciels étrangers dans l’administration d’ici à 2022. Cela exclu l’américain Delle qui a obtenu un contrat de 150 Mds de $ par an. Et pour la Chine de construire une industrie capable se subvenir à ses besoins dans un domaine dont elle est absente pour l’instant.
Pétrole. Les pays de l’Opep et la Russie viennent de décider de réduire leur production pétrolière de 2% de la production mondiale, ce qui représente 2,1 millions de barils/jours à compter du premier trimestre 2020. But proclamé : en faire monter le prix.
L’Arabie saoudite vient de vendre 1,5% du capital de sa compagnie pétrolière nationale Aramco pour 25 Mds de $. Cette somme doit servir en principe à moderniser le pays en dehors du secteur pétrolier.
Alimentation. D’après l’ONU les prix de l’alimentation ont augmenté de 10% sur un an. Deux explications. La fièvre porcine qui décime les porcs chinois ont fait bondir au plus haut les prix de la viande (porc qui a augmenté de 150%, bœuf, volaille) massivement importé pour compenser. La guerre commerciale avec les USA a comme conséquence une réduction des importations de soja en Chine et en Inde qu’ils compensent en achetant de l’huile de palme dont les cours ont progressé de 36%. Ce sont les peuples des pays les plus pauvres qui vont en faire les frais.
UE. La réunion des chefs d’Etats européens va se tenir les 11 et 12 décembre autour du sujet de la neutralité carbone en 2050. Le patron du patronat allemand refroidit ce bel enthousiasme. Il y voit « un poison pour les investissements à long terme qui mène de plus en plus aux limites de la faisabilité technique, économique et sociale ».
France.
5 décembre. Succès de la journée de grève dans le privé comme dans le public. Participation importante dans les manifestations y compris en province et dans des petites villes. Nouvel appel pour une journée interprofessionnelle le mardi 10 décembre par les confédérations. La force du mouvement a fait que les médias n’ont pu le dénaturer et en ont souligné l’ampleur. A l’opposé de ce qu’ils disaient il y a encore quelques jours avec « des syndicats dépassés, impuissants, des formes de lutte qui ne correspondraient plus à la société d’aujourd’hui, que seuls les réseaux sociaux et des formes d’action type gilets jaunes étaient possible ». Un démenti cinglant.
Radio France. Deuxième semaine de grève avec des programmes très perturbés.
TV. La fermeture de France 4 (programme destiné à la jeunesse) est confirmée pour 2020 avec la perspective de faire 20 millions d’économie. Il ne restera plus qu’une chaine privée qui diffusera en direction des jeunes.
Airbus Nantes. « Ouest France » donne des résultats très partiels sur les élections qui viennent de se dérouler. 82% de votants et la CGT qui devient la 1ere organisation syndicale dans le collège ouvriers-employés, position tenue par FO depuis les années 1970. La CFDT avec moins de 10% des suffrages ne peut plus signer d’accord tant au niveau de l’établissement que du groupe.
Smig. Le groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement ne propose pas de « coup de pouce » en plus de la hausse légale. Un avis qui sera sans aucun doute suivi. Il renouvelle sa demande de modification de calcul de la hausse du Smig en le désindexant de la hausse des salaires. Une manière de le diminuer.
Fonction publique. La casse du statut entre en vigueur avec l’annonce de l’embauche en CDD de six ans de 3000 personnes venant du privé dans la haute fonction publique. Elles pourront obtenir des postes jusqu’à celui de sous-préfet.
Achat. Le groupe US Accinéro et le canadien Scarchight viennent de prendre 61,76% du capital de Latécoère, équipementier aéronautique.
Plates-formes. Une enquête portant sur un nombre limité de travailleurs classés auto entrepreneurs révèle qu’ils réclament en majorité une meilleure protection sociale en particulier au niveau de la retraite et 56% d’entre eux se déclarent attirés par le salariat. Dans une étude de l’Insee le revenu mensuel des 928.000 autoentrepreneurs s’élève à 430 euros par mois. Cette nouvelle formule de l’exploitation capitaliste n’est viable que si les cotisations sociales, le capital investi pour l’activité est à la charge du salarié. Devant les protestations qui montent, devant les actions menées par les intéressés, le pouvoir, au travers de la loi sur la mobilité, en ouvrant la possibilité pour les plates-formes d’établir seule une chartre de bonne conduite, apporte son aide à celle-ci dans l’espoir de freiner le mouvement de revendication qui vient d’apparaitre, de court-circuiter les syndicats qui commencent à se former.
Enquête Pisa. Il s’agit d’une enquête portant sur la qualité de l’éducation des pays de l’OCDE. Pour la France celle-ci confirme ce que nous savons sur le rôle sélectif de l’éduction de la maternelle à l’université en fonction des besoins du capital. D’après l’enquête les élèves de milieux défavorisés sont cinq fois plus nombreux à atteindre un niveau minimum en lecture que ceux des milieux favorisés. Une situation qui n’a pas évolué depuis la dernière enquête il y a trois ans.
Idée. « Les Echos » du 2 décembre consacrent un numéro spécial à : l’économie face à l’urgence climatique avec en sous-titre Défi climatique et avenir du capitalisme. Il s’agit là de la poursuite de l’offensive idéologique menée depuis plusieurs mois pour habiller en vert le capitalisme, pour le rendre indépassable aux yeux des peuples, pour lui permettre la poursuite de de l’exploitation des hommes et de la nature dans une recherche sans cesse plus grande du profit.
Au- delà des multiples articles sur le climat, les dangers qui guettent la planète (sans en définir les causes réelles) deux articles éclairent bien le but de l’opération.
Le premier est signé de B. Arnault (propriétaire d’un groupe de presse qui comprend "les Echos" le " Parisien " " Radio Classique", deuxième fortune mondiale avec 100 Mds), qui dans un article titré Sans les entreprises (comprendre le capitalisme) on ne sauvera pas le monde et il enfonce le clou en affirmant Tous ceux qui imaginent pouvoir régler les problèmes du monde, environnementaux ou sociaux sans les entreprises s’illusionnent grandement sur la portée et la continuité de leurs moyens d’action.
Conclusion : la remise en cause du capitalisme n’est pas envisageable, au contraire le rassemblement autour de ce système est une nécessité, le changement de société une utopie.
Le deuxième article est une longue interview croisée entre J. D. Sénard (ex PDG de Michelin, actuel PDG de Renault) et l’inévitable L. Berger de la CFDT. La complémentarité entre les réponses entre les deux est frappante.
A la question comment définiriez-vous un nouveau capitalisme ? Sénard répond : Avec N. Notat nous avions proposé la création d’un « comité des parties prenantes », non pas pour diriger l’entreprise, mais pour réfléchir avec des syndicalistes, des ONG, des clients, des fournisseurs et des élus locaux idée qui n’a pas obtenu un accueil enthousiaste au Medef. Berger répond en citant les Chantiers de l’Atlantique ou les carnets de commandes sont plein c’est parce qu’il y a un accord de performance signé par des organisations syndicales dont la CFDT. Cette piste des parties prenantes est bonne.
A la question des objectifs financiers Sénard répond : Les entreprises qui réduisent leur « raison d’être » au seul profit ne survivront pas à moyen terme tandis que Berger déplore les salaires élevés de dirigeants et le non- partage des richesses et que si le capitalisme est en crise c’est parce qu’il est très critiquable. Quelle analyse de classe !
Le reste est de la même veine.
Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Toujours dans « les Echos » (3.12) K. Schawab (fondateur et président du forum de Davos) dans un article titré Quel type de capitalisme souhaitons-nous vraiment ?, écrit : Nous devons instaurer un capitalisme des « parties prenantes » respectueux des impératifs sociaux et environnementaux. Il critique le fait que le capitalisme actionnarial à négligé le fait qu’une entreprise soit un organisme à but lucratif, certes, mais également une entité sociale. Et propose sa solution : s’inspirer d’un lobby américain qui s’est prononcé en faveur du « stakeholder capitalisme » (qui peut se traduire par un capitalisme ouvert à tous) qui permet aux investisseurs de concilier les rendements sociaux et environnementaux avec des rendements financiers. A ne jamais oublier en les camouflant derrière l’environnement.
Tout cela fait penser que le spectre qui hante l’Europe, le communisme est bien présent dans les esprits et les inquiétudes du capital et de ses soutiens.
Monde.
Otan. Les chiffres publiés à l’occasion du sommet de Londres montrent que Trump a obtenu ce qu’il voulait de ses alliés. La participation aux dépenses militaires de l’Otan de la part des USA diminue de 3,7% en 2015 à 3,4% du PIB tandis que la part des autres pays augmente. A la fin de 2020 elle aura augmenté de 120 Mds de $ par rapport à 2016 et devrait être de 400 Mds suivant les plans de défense annoncés. Au-delà des querelles qui ont émaillé la rencontre, personne ne remet en cause le rôle de bras armé de l’Otan au service de l’impérialisme.
Guerre commerciale. Les USA par la décision de Trump viennent d’étendre au Brésil et à l’Argentine des sanctions commerciales en taxant les importations d’acier de 25% et de 10% celle de l’alu sous le prétexte d’une dévaluation massive de leurs monnaies par rapport au dollar. Conséquence : baisse de toutes les bourses dans le monde.
COP 25. Nouvelle grand-messe sur le climat qui se tient à Madrid avec les discours alarmants sur l’avenir de la planète, (le rejet des gaz à effet de serre va augmenter de 0,6% en 2019) mais les pays les plus pollueurs sont représentés à de bas niveaux. Il s’agit de la Chine, du Japon, du Canada, de l’Australie, des USA qui ne font même plus semblant de se tourner vers la défense de leur capitalisme. L’UE qui veut apparaitre comme le bon élève promet pour 2020 un plan qui doit la conduire à la neutralité carbone en 2050.
Italie. La banque Uni Crédit annonce 8.000 suppressions de postes d’ici à 2023 (10% des effectifs) après en avoir supprimé 19.000 dans un plan précédent. Par contre elle s’engage à verser 40% des bénéfices aux actionnaires puis 50% en 2023 soit 8 Mds sur cette période.
Les syndicats protestent mais n’appellent pas à l’action, le gouvernement italien « s’inquiète »
Les annonces faites par les différentes banques européennes se traduisent par la disparition de 50.000 emplois. Sur les dix dernières années c’est 20% des effectifs bancaires qui ont disparu.
France.
Lutte :
Unilever (Le Meux, Oise) En grève à compter du 21novembre contre la décision de la direction de supprimer les intérimaires sans diminuer la production.
SNCF Réseau. Manifestation à l’appel de la CGT contre la diminution des effectifs et le recours massif à la sous-traitance.
Contrôleurs de TGV région Nord. Les modifications d’horaires pour le 15 décembre entrainent des pertes de salaires pour les contrôleurs. Devant le refus de la direction d’indemniser les pertes, grève les 25 et 26 novembre.
La Poste. Bastia. Les revendications sur l’organisation du service ont été acceptées par la direction. La grève se poursuit pour l’étalement des pertes de salaires.
Géant Casino. (Narbonne). Débrayage le 29 novembre de 2h contre la casse sociale.
Radio France. En grève depuis le 25 contre les suppressions d’emplois et manifestation le 29 devant le ministère de la culture.
Agriculteurs. Manifestations le 27 novembre à Paris et dans plusieurs grandes villes. La cause est toujours la même : l’insuffisance de revenu tiré du travail. A cela s’ajoute l’inquiétude face à la multiplication des accords de libre- échange, les nouvelles réglementations au nom de l’écologie. Le « Grenelle de l’alimentation » qui devait régler la question des revenus agricoles à partir de la bonne volonté du capitalisme, la loi Egalim qui en est sortie apparait de plus en plus pour ce que sont ce genre de réunions et de loi : une manière de détourner l’attention du seul responsable de la situation : le capitalisme. En déclarant que le compte n’y est pas sans dire ou sont les responsables le ministre de l’agriculture continue dans cette voie.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets une manifestation semblable a eu lieu à Berlin.
Elections. Manpower. CGT 25,73% (en Ile de France 41,97) Unsa 21,99, CFDT 18,67, CGC 18,30, CFTC 15,30. Pas de comparaison avec le précédent scrutin.
EDF. Difficile de s’y retrouver tant les périmètres des effectifs pris en compte sont divers. La CGT publie les résultats pour la maison mère sans comparaison avec le scrutin précédent. Participation 72%.CGT 34,17%, CGC 28,6, CFDT 17,45, FO 15,5, autres 4,28.
Apalib (aide à domicile, Monceau-les -Mines) Dans le 1er collège la CGT seule organisation à présenter des candidats obtient 50% des suffrages exprimés, 20 voix sur 26 chez les cadres.
Webhelp. (Centre d’appel, Monceau). CGT 51% (40 en 2017) FO 31,39, CFDT 17,15.
RATP. D’après un comptage effectué par des syndicalistes CGT à la sortie des bus des dépôts, 70% des 5.000 bus seraient en dehors des règlements de sécurité. Deux des syndicalistes qui ont assuré ces comptages sont traduits par la direction devant le conseil de discipline pour « entrave à la libre circulation ».
Achat. LVMH achète pour 14,7 Mds d’euros auxquels il faut ajouter une reprise de dette de 350 millions de $ le bijoutier US Tiffany. Tiffany a réalisé un CA de 4,4 Mds de $ pour son dernier exercice et un résultat net de 586 millions.
Il y a peu de temps LVMH a ouvert une usine de maroquinerie aux USA. Son inauguration a eu lieu en présence de B. Arnault et de son ami D.Trump. Inauguration passée sous silence dans les journaux appartenant à B. Arnault.
Ouverture à la concurrence. La RATP et Getlink (maison mère d’Eurotunnel) viennent de créer une filiale commune pour exploiter les lignes TER qui seront ouvertes à la concurrence en 2022. Elle vise dans un premier temps deux régions : les Hauts de France et Grand Est qui réalisent un CA de 560 millions chacune pour 900.000 voyageurs transportés par an.
De son côté Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts) est aussi sur les rangs pour l’exploitation de lignes régionales. Ce sont cinq régions dirigées par des LR qui ont décidé de s’ouvrir à la concurrence dès qu’elles le pourront. Concurrence qui ne gêne en rien des entreprises nationales gérées comme des entreprises capitalistes. Au lieu d’unir leurs efforts pour un service public de qualité.
Un des opérateurs privés estime que la SNCF est considérée comme 15 à 20% plus chère qu’un autre prestataire. La casse sociale se prépare dont les cheminots et les usagers feront les frais.
L’Espagne ouvre à compter de décembre 2020 ses lignes TGV à la concurrence. La SNCF a obtenu la possibilité d’exploiter trois lignes intérieures avec 15 allers et retours par jour. Le plus mauvais lot, les autres ayant été emportés par le Renfe (SNCF espagnole) et par l’italien Trentalia qui obtient 16 allers et retours par jour entre Paris et Barcelone.
Hausse. Le prix du gaz réglementé va augmenter de 0,1 à 0,7% à compter de décembre. Pour rappel les tarifs réglementés doivent disparaitre en 2023.
Transports routiers. A l’initiative de deux syndicats patronaux la frontière franco-belge a été bloquée le 28 novembre pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant.
Le patronat du BTP bloque cinq dépôts de pétrole dans la région Ouest le 29 novembre pour s’opposer à la disparition du gas-oil défiscalisé pour les engins de chantiers.
Monde
Hong Kong. Déjà durement touché par la guerre commerciale Chine-USA la situation économique et financière s’aggrave dans la ville. Le Japon et Singapour ont envoyé des délégations pour convaincre les fonds de placement de quitter la ville pour s’installer chez eux. (Naturellement l’un et l’autre soutiennent le « combat pour la démocratie et le liberté » qui se mène à Hong Kong). Le tourisme et tout ce qui va avec (hôtels, restaurants, commerces) s’est effondré. L’économie est au bord du gouffre écrivent « les Echos ».
Afrique du Sud. Elle s’enfonce un peu plus dans la crise. Les agences de notation ont toutes revu à la baisse la position de la dette et l’ont placée en catégorie spéculative. Plus grave la croissance prévue à 1,5% ne va pas dépasser 0,5 en 2019. Le chômage touche 29% de la population, 50% chez les jeunes.
La victoire du peuple sud-africain sur l’apartheid a eu une résonnance mondiale. Mais laisser le pouvoir économique entre les mains du capitalisme et des grands propriétaires fonciers (la réforme agraire n’est toujours pas faite) ne permet pas le développement au service du peuple.
Allemagne. Audi (groupe Volkswagen) annonce la suppression, avec l’accord des partenaires sociaux, de 9500 emplois d’ici à 2025. Audi entend économiser 6 Mds d’économies qui seront investis dans la voiture électrique.
Ces suppressions démontrent une nouvelle fois que la cogestion qui existe en Allemagne ne garantit en rien l’emploi ou les salaires. Cette cogestion n’est que la courroie de transmission des décisions patronales. Faire connaitre cette réalité et agir pour mettre en échec les réformistes de tous poils qui veulent- sous de formes différentes- mettre en place en France un système semblable et indispensable.
Daimler (Mercédès) annonce 10.000 suppressions d’emplois d’ici à 2022, toujours avec l’accord des « partenaires sociaux ». De son côté BMW diminue les primes annuelles et toutes les autres pour faire des économies.
Devant le Parlement E. Merkel défend l’’idée que l’Allemagne doit être plus active sur les théâtres militaires extérieurs dans le cadre des opérations de l’OTAN. Concernant les restrictions apportées aux ventes d’armes elle déclare : Est-il dans notre intérêt que ce soit la Chine, La Russie, l’Arabie saoudite qui fournissent des armes plutôt que nous ? La réponse est dans la question. Si le SPD est pour l’instant contre, les Verts se déclarent prêt à soutenir cette politique au service de l’impérialisme allemand.