France.
Luttes.
SNCF. L’utilisation du droit de retrait par les conducteurs et contrôleurs a déchainé la colère du gouvernement et de la direction à sa botte. E. Philippe parle de grève sauvage et de prise d’otages tandis que le sous ministre des transports invite la direction de la SNCF à la répression. Cela dénote une inquiétude du pouvoir devant le mécontentement, sous quelques formes qu’il s’exprime. La direction ne semble pas vouloir aller en justice à l’encontre des agents ayant usé de leur droit de retrait dans la crainte d’un jugement défavorable. L’inspection du travail de la région Grand Est dans un rapport de 2015 préconisait l’interdiction de circuler des trains avec un seul agent a dû jouer son rôle dans cette décision, cependant elle se venge avec les retenues de salaire pour « grève non autorisée ». (Voir article dans l’hebdo).
L’atelier d’entretien des TGV de Chatillon (Hauts de Seine) est en grève contre la volonté de la direction d’instaurer plus de polyvalence. Avec comme conséquence la non-révision des rames ce qui entraine des perturbations dans le trafic TGV.
Nike. (Paris). Une grande partie du personnel est en grève depuis le 15 octobre pour les salaires et les conditions de travail. Il n’existe pas de syndicat dans le magasin, c’est spontanément que le personnel excédé a décidé la grève et la conduit.
Hôpitaux. Appel à une journée nationale d’action le 14 novembre. Dans un sondage 82% des sondés soutiennent le mouvement, 52% condamne la faiblesse des crédits consacrés par le gouvernement à l’hôpital public.
Agriculteurs. Nouvelle journée de manifestations le 22 octobre. Ils mettent en cause les traités de libre -échange mais aussi l’absence de résultat des Etats généraux de l’alimentation qui faisait appel aux bons sentiments du capitalisme de l’agroalimentaire et de la distribution pour améliorer leurs situations financières. Sauf exception de la filière porcine dont les prix à la production augmentent avec la grippe porcine en Chine et les importations massives pour compenser les pertes (une situation tout à fait conjoncturelle) les autres prix non pas évolués en faveur des agriculteurs.
Réunion. Appel à la grève générale à l’occasion de la visite de Macron sur l’ile. Les revendications sont bien connues et récurrentes depuis des années : vie chère, bas salaires, chômage. Macron tente d’y répondre en parlant emploi et formation ce qui est loin des revendications immédiates et une tentative de renvoyer à un avenir incertain les besoins exprimés. Les syndicats ont refusé l’invitation que Macron leur a faite de les rencontrer.
ST. Louis. ‘Toury, (Eure et Loire). Grève depuis le 17 octobre. La sucrerie (filiale d’une société allemande) doit fermer à l’été 2020. La direction refuse dans les faits toute discussion sur les reclassements, les indemnités ou la reconversion proposée par les syndicats et les élus.
Train Perpignant-Rungis. C’est le 31 octobre que le train devait reprendre son service après la rénovation des wagons. La SNCF propriétaire du matériel n’a pas fait les travaux pour la remise en service à la date prévue. Cela alors que Fret SNCF est en déficit par manque de transport à effectuer, elle se désintéresse d’une activité régulière et rentable. Une manifestation de cheminots, d’élus et de la population est prévue pour le 31 à Rungis.
Général Electric. (Voir article dans l’hebdo).
Michelin la Roche/Yon. Grève le 24 octobre et manifestation, il est à remarquer le silence observé par les médias sur cette initiative. (Article sur notre site)
Coût du travail. Titre des « Echos » (23 octobre) : La France plus compétitive que l’Allemagne sur les bas salaires grâce aux zéro charges. C’est le résultat de la politique des cadeaux sociaux faits au patronat par les gouvernements successifs et qui continuent. Pour un salarié au Smic les cotisations patronales ne sont plus que de 6,69% du salaire brut. Pour les entreprises de moins de 11 salariés elles représentent 2,84% du salaire brut contre 39,23% sans abattement. La baisse de 4% à compter du 1er octobre rapporte 744 euros par an au niveau du Smic, 252 euros pour un salaire à 1,4 Smic. Ces baisses de cotisations concernent 9,8 millions de salariés. Enfin la suppression de la cotisation chômage patronale pour les salaires entre 1 et 1,4 Smic va rapporter 3,3 Mds au patronat.
Suppressions d’emplois. Quiksilver (surf) en supprime 139 à St Jean de Luz et Hossegor.
Carnet de vol (habillement) environ 200.
Abattoir (Mont de Marsan) Entre 20 et 30.
BNP. Les négociations salariales sont terminées. Elles ont abouti à une augmentation générale des salaires de 0,5% avec un plancher de 250 euros pour 80% du personnel, plus une prime type Macron (sans cotisations sociales ni impôt) de 450 euros pour 65% des salariés. La CGC déclare qu’il y a toujours de fortes attentes, la CFDT qualifie de faible l’augmentation générale ce qui n’a pas empêché les deux organisations de signer l’accord.
Presse. Le groupe Reworld Média (Marie France, Télé Magazine, Auto Moto, Closer, Grazia, Science & Vie) qui réalise un CA d’environ 500 millions vient d’acheter et d’intégrer le groupe italien Mondadori France soit au total une cinquantaine de magazines. 60% des journalistes de Mondadori ont quitté le nouveau groupe remplacés par des précaires. F. Pellerin, ex- ministre de la Culture de F. Hollande fait partie du nouveau CA. Cela peut toujours être utile !!
Elections municipales. Le Medef de Paris s’invite dans l’élection municipale de Paris. Il a présenté son cahier de revendications : desserrer la réglementation pour étendre la liberté d’entreprendre, construire plus de bureaux, créer un péage urbain, la création au côté du maire d’un comité de pilotage économique constitué d’une dizaine de patrons. Ce programme sera soumis aux divers candidats.
Monde.
Syrie. La Russie et la Turquie se sont mis d’accord pour régler le sort des Kurdes après le départ (fictif ?) des américains. Les impérialismes sont interchangeables et s’affrontent, mais rien ne change pour les peuples. La maitrise capitaliste sur cette région très riche de la Syrie est au cœur de l’affrontement.
Protestations et manifestations. (Voir article dans l’hebdo). Depuis la rédaction de l’article et malgré un semblant de recul des gouvernements libanais et chilien les manifestations n’ont rien perdu de leur vigueur malgré la répression qui se poursuit. En Irak poursuite des manifestations avec de nouveaux morts. Les dirigeants chiites les condamnent. Les médias qui traitent largement de cette protestation n’abordent jamais la raison de fond de celle-ci : l’exploitation capitaliste des peuples.
USA-UE. La hausse des droits de douane pour 7,5 Mds de $ d’exportations de l’UE vers les USA est entrée en vigueur le 15 octobre à la suite de la condamnation d’Airbus pour aide des Etats rendue par l’OMC. UE n’a pas réagi.
Capitalisme et ONG. L’ONG Extinction Rebellion qui se présente comme une organisation de désobéissance civile dans la défense du climat, qui organise des manifestations sur la voie publique et à l’occasion, se prétend (du bout des lèvres) anticapitaliste est largement financée par le capital. Elle vient de recevoir 50.000 £ d’un fond anglais, de versements de G Soros multimilliardaire US et de bien d’autres, au total 2,5 millions de £ depuis un an. Ces fonds sont entre de bonnes mains : celles d’un ancien trader d’HSBC et de Lloyds qui gère les finances de l’ONG.
France
Luttes.
5 décembre. La CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse- UNEF –UNL – FIDL – MNL, appellent à une première journée interprofessionnelle de grève et de manifestations en liaison avec les grèves à la RATP, la SNCF, les routiers. Joint au mécontentement qui se manifeste par des actions répétées, ce début de convergence des luttes inquiète au plus haut point le pouvoir. Les discours rassurants de Macron, Philippe, Delevoye et autres ministres ne suffisent plus. Prenant en compte le refus de la « réforme » le pouvoir tente une opération déminage. « Les Echos » (17 octobre) titre : Retraite : Macron étudie un plan B. La première génération concernée (par la réforme) ne serait plus celle de 1963. Et dans un article le même journal poursuit : C’est l’heures de sonner la retraite sur la réforme des retraites. Sinon, la grande bataille de Macron risque de tourner à la Bérézina. C’est la sagesse plutôt que la faiblesse qui guide certain membre de l’exécutif. Et il ajoute : Mais s’il est sage de renoncer à l’inutile -la chimère d’un régime universel- il serait imprudent d’abdiquer l’essentiel. Tout est dit. L’action et la convergence des luttes est plus nécessaire que jamais.
Pompiers. En grève depuis juillet, 10.000 d’entre eux ont manifesté à Paris le 15 octobre rejoints par un certain nombre de personnel de santé. Ils réclament plus de personnel, une augmentation de la prime de risque, une meilleure protection lors de leurs interventions. Une délégation reçue au ministère de l’Intérieur est ressortie les mains vides. Des violences policières se sont produite au cours de la manifestation.
Conforama. Grève reconductible à compter du 16 octobre à l’appel de tous les syndicats de l’entreprise. Ils n’exigent pas l’annulation des 1900 emplois supprimés mais des primes de licenciement plus importante.
Hôpital du Val de Madon (Vosges) Appel CGT à la grève du 15 au 30 octobre pour plus de personnel et des revendications locales.
Michelin la Roche/Yon. Une situation syndicale compliquée entre la CGT qui a refusé de signer tous les accords qui portent atteinte aux conditions de travail et de salaire et la CFDT, la CGC, FO, Sud qui au nom de l’emploi et l’avenir du groupe ont tous signé et qui se retrouvent avec l’annonce de la fermeture de la Roche dans une situation difficile. Ils ne peuvent faire autrement que d’appeler le 17 octobre à une grève à l’échelle du groupe, grève à laquelle s’est jointe la CGT qui avait appelle à une action pour le 24. Les syndicats signataires lancent une pétition réclamant un moratoire sur le maintien des l’emplois tandis que la CGT envisage une procédure juridique. A suivre.
GE. Poursuite de la grève à Belfort et Bourogne. La direction propose de réduire de 792 à 485 les suppressions d’emplois dans le secteur des turbines à gaz en échange de l’abandon de 10 à 20 jours de RTT, l’augmentation de la productivité de 5%. Ce qui revient à sortir la même production avec moins de personnel. La CGT refuse ces propositions tandis que CGC et Sud sont prêts à les discuter. Une assemblée générale suivie d’un vote des salariés doit avoir lieu le 18.
Naval Group, ile Longue (Finistère). Grève depuis le 15 octobre pour une prime de 170 euros net par mois plus des revendications particulières en liaison avec le travail particulier.
Santé. Interrogé sur Europe 1 la ministre Buzin estime que le cap de sa « réforme » du système de santé est bon et du même coup refuse une nouvelle fois une réponse positive aux revendications des personnels. Pour diminuer l’affluence aux urgences, elle préconise un numéro d’appel unique (à la place de ceux existants actuellement). Comme si une mesure d’organisation pouvait régler un problème politique.
Les députés de tous les groupes-EM, LR, FI, PC- ont déposé des amendements au projet de budget de la Sécu pour augmenter les crédits destinés à l’hôpital. Ces amendements sont soutenus par le gouvernement ce qui signifie qu’ils seront pour certains d’entre eux adoptés. Mais la Constitution prévoit qu’une dépense supplémentaire doit être assortie d’économie pour un montant équivalent. Ces même députés, respectueux de la Constitution, ont proposé de réduire les autres dépenses de santé, en premier sur les soins de ville ou autres postes. Personne n’a proposé de prendre sur les budgets régaliens pour satisfaire aux besoins de santé.
Pacte productif. (Voir article dans l’hebdo) L’idée lancée par Macron en avril vise à « relancer la production industrielle ». C’est B Lemaire qui est à la manœuvre.
Le ministère vient de publier une étude sur le déficit de la balance commerciale et son évolution entre 2000 et 2018. Les exportations ont augmenté (en Mds) de 19,2, les importations de 63,8. L’automobile à elle seule représente 18,9 Mds, résultat des délocalisations massives de Renault et Peugeot, d’autres secteurs ayant aussi disparu de la production nationale (hors pétrole). Délocalisations qui se poursuivent. St Gobain va investir une centaine de millions dans deux usines en République Tchèque pour augmenter sa production de laine de verre.
B. Lemaire a trouvé les raisons de ces délocalisations : les impôts de production. Ils servent pour l’essentiel à alimenter les finances locales ou la part patronale qui compense les frais de transport des salariés. Ils représentent 72 Mds par an. D’après Lemaire ils sont sept fois plus élevés qu’en Allemagne et il veut faire de celle-ci la référence pour la France, soit un gigantesque cadeau au patronat, qui le réclame depuis longtemps. Toujours pour Lemaire les français ne travaillent pas assez longtemps. « Nous ne travaillons pas assez longtemps. Le volume d’heures globale travaillées est insuffisant par rapport aux pays du G 7 ».
Pour préparer la future loi sur ce projet, des rencontres vont avoir lieu pendant six mois entre les élus locaux, le patronat, l’Etat. Les syndicats ne sont pas invités. A suivre.
Au même moment la direction générale des entreprises du ministère de l’Economie voit ses effectifs diminuer de 300 fonctionnaires, le travail se fait en « mode de projet » avec un recours accru aux contractuels, rémunération au mérite. « Les Echos » qualifient le service de « bon élève gouvernemental ».
Plates-formes. Deliveroo, plate-forme de livraison à vélo qui a dû faire face à plusieurs actions de ses livreurs met en place un système de protection sociale au rabais tout de suite pour ne pas payer plus demain. Les livreurs recevront 30 euros par jour en cas de maladie après 8 jours d’absence (autant dire pratiquement jamais), un régime d’assurance en cas d’accident du travail, un complément au congé maternité ou paternité.
Pauvreté. Tous les politiques semblent découvrir avec effroi et pleurnichages divers que le taux de pauvreté a encore augmenté en France. C’est près de 10 millions de personnes soit 14,4% de la population touchée par les conséquences de la politique du capital, ce que personne ne dénonce, et pour cause, ils en sont tous responsables.
Monde.
USA. La grève des salariés de GM se poursuit depuis le 16 septembre, la négociation semble avoir abouti entre la délégation syndicale et la direction sans que l’on en connaisse le contenu. Le résultat doit être approuvé par les syndicats des usines du groupe puis par le personnel. Une semaine de grève coute 500 millions à GM. Comme c’est la règle, l’accord GM sera valable pour l’ensemble de la branche.
Equateur. Les luttes contre l’augmentation du prix de l’essence ont payé. Le gouvernement retire l’augmentation prévue. Mais rien n’est réglé sur le fond. La politique d’austérité exigée par le FMI en échange de 3,5 Mds de $ de prêt n’a pas disparu. A suivre.
Hong Kong. L’économie de la ville est confrontée à une crise très sérieuse après quatre mois de manifestations. Est touché tout particulièrement le tourisme et ce qui va avec. Comme d’habitude en situation de tension les plus fortunés émigrent vers l’Asie du Sud-est et l’Europe.
Haïti. Manifestations contre la misère et la corruption réprimées par la police et l’armée.
Arabie saoudite-Russie. Visite de Poutine en Arabie ou il signe un accord portant sur le pétrole qui ouvre pratiquement la porte de l’Opep à la Russie, ainsi que des accords entre fonds russe et saoudien pour deux Mds de $. Pour la Russie, alliée de l’Iran, elle-même ennemie de l’Arabie qui est une alliée fidèle des USA et qui se disputent le rôle de puissance régionale dominante, il s’agit d’un singulier numéro d’équilibriste.
Poutine s’est rendu ensuite aux Emirats Arabe Unis et y a signé des accords pour 1 Mds de $. (voir l’article sur le Moyen Orient dans l’hebdo)
Russie. Alrosa, premier producteur mondial de diamants naturels dont le capital est détenu aux deux tiers par l’Etat, prend des participations plus ou moins importantes dans les mines de diamants en Angola, Zimbabwe, Bostwana. Un forum Russie-Afrique va se tenir les 23 et 24 octobre prochain. Comme les autres impérialisme la Russie veut sa part en Afrique et dans le monde.
France-Allemagne. Un conseil des ministres franco-allemand s’est tenu le 16 octobre à Toulouse. Il a été consacré pour l’essentiel aux désaccords entre les deux pays à propos de la part de gâteau qui reviendra à chaque industriel dans la réalisation du futur avion de combat et du char qui doivent être construit en commun. Il semble qu’un compromis ait été trouvé pour lancer les premières études.
Dividendes. Les experts prévoient une diminution des dividendes mondiaux pour 2019. Il faut dire qu’ils ont atteint des sommets. Alors que les profits ont augmenté en moyenne de 6,5% chaque année, les dividendes ont eux augmenté de 10,3%. Aux USA les rachats d’actions des 500 plus grandes entreprises se sont montés à 731 Mds de $. Les actionnaires ont de quoi voir venir.
France
Luttes.
5 décembre. La CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse- UNEF –UNL – FIDL – MNL, appellent à une première journée interprofessionnelle de grève et de manifestations en liaison avec les grèves à la RATP, la SNCF, les routiers. Joint au mécontentement qui se manifeste par des actions répétées, ce début de convergence des luttes inquiète au plus haut point le pouvoir. Les discours rassurants de Macron, Philippe, Delevoye et autres ministres ne suffisent plus. Prenant en compte le refus de la « réforme » le pouvoir tente une opération déminage. « Les Echos » (17 octobre) titre : Retraite : Macron étudie un plan B. La première génération concernée (par la réforme) ne serait plus celle de 1963. Et dans un article le même journal poursuit : C’est l’heures de sonner la retraite sur la réforme des retraites. Sinon, la grande bataille de Macron risque de tourner à la Bérézina. C’est la sagesse plutôt que la faiblesse qui guide certain membre de l’exécutif. Et il ajoute : Mais s’il est sage de renoncer à l’inutile -la chimère d’un régime universel- il serait imprudent d’abdiquer l’essentiel. Tout est dit. L’action et la convergence des luttes est plus nécessaire que jamais.
Pompiers. En grève depuis juillet, 10.000 d’entre eux ont manifesté à Paris le 15 octobre rejoints par un certain nombre de personnel de santé. Ils réclament plus de personnel, une augmentation de la prime de risque, une meilleure protection lors de leurs interventions. Une délégation reçue au ministère de l’Intérieur est ressortie les mains vides. Des violences policières se sont produite au cours de la manifestation.
Conforama. Grève reconductible à compter du 16 octobre à l’appel de tous les syndicats de l’entreprise. Ils n’exigent pas l’annulation des 1900 emplois supprimés mais des primes de licenciement plus importante.
Hôpital du Val de Madon (Vosges) Appel CGT à la grève du 15 au 30 octobre pour plus de personnel et des revendications locales.
Michelin la Roche/Yon. Une situation syndicale compliquée entre la CGT qui a refusé de signer tous les accords qui portent atteinte aux conditions de travail et de salaire et la CFDT, la CGC, FO, Sud qui au nom de l’emploi et l’avenir du groupe ont tous signé et qui se retrouvent avec l’annonce de la fermeture de la Roche dans une situation difficile. Ils ne peuvent faire autrement que d’appeler le 17 octobre à une grève à l’échelle du groupe, grève à laquelle s’est jointe la CGT qui avait appelle à une action pour le 24. Les syndicats signataires lancent une pétition réclamant un moratoire sur le maintien des l’emplois tandis que la CGT envisage une procédure juridique. A suivre.
GE. Poursuite de la grève à Belfort et Bourogne. La direction propose de réduire de 792 à 485 les suppressions d’emplois dans le secteur des turbines à gaz en échange de l’abandon de 10 à 20 jours de RTT, l’augmentation de la productivité de 5%. Ce qui revient à sortir la même production avec moins de personnel. La CGT refuse ces propositions tandis que CGC et Sud sont prêts à les discuter. Une assemblée générale suivie d’un vote des salariés doit avoir lieu le 18.
Naval Group, ile Longue (Finistère). Grève depuis le 15 octobre pour une prime de 170 euros net par mois plus des revendications particulières en liaison avec le travail particulier.
Santé. Interrogé sur Europe 1 la ministre Buzin estime que le cap de sa « réforme » du système de santé est bon et du même coup refuse une nouvelle fois une réponse positive aux revendications des personnels. Pour diminuer l’affluence aux urgences, elle préconise un numéro d’appel unique (à la place de ceux existants actuellement). Comme si une mesure d’organisation pouvait régler un problème politique.
Les députés de tous les groupes-EM, LR, FI, PC- ont déposé des amendements au projet de budget de la Sécu pour augmenter les crédits destinés à l’hôpital. Ces amendements sont soutenus par le gouvernement ce qui signifie qu’ils seront pour certains d’entre eux adoptés. Mais la Constitution prévoit qu’une dépense supplémentaire doit être assortie d’économie pour un montant équivalent. Ces même députés, respectueux de la Constitution, ont proposé de réduire les autres dépenses de santé, en premier sur les soins de ville ou autres postes. Personne n’a proposé de prendre sur les budgets régaliens pour satisfaire aux besoins de santé.
Pacte productif. (Voir article dans l’hebdo) L’idée lancée par Macron en avril vise à « relancer la production industrielle ». C’est B Lemaire qui est à la manœuvre.
Le ministère vient de publier une étude sur le déficit de la balance commerciale et son évolution entre 2000 et 2018. Les exportations ont augmenté (en Mds) de 19,2, les importations de 63,8. L’automobile à elle seule représente 18,9 Mds, résultat des délocalisations massives de Renault et Peugeot, d’autres secteurs ayant aussi disparu de la production nationale (hors pétrole). Délocalisations qui se poursuivent. St Gobain va investir une centaine de millions dans deux usines en République Tchèque pour augmenter sa production de laine de verre.
B. Lemaire a trouvé les raisons de ces délocalisations : les impôts de production. Ils servent pour l’essentiel à alimenter les finances locales ou la part patronale qui compense les frais de transport des salariés. Ils représentent 72 Mds par an. D’après Lemaire ils sont sept fois plus élevés qu’en Allemagne et il veut faire de celle-ci la référence pour la France, soit un gigantesque cadeau au patronat, qui le réclame depuis longtemps. Toujours pour Lemaire les français ne travaillent pas assez longtemps. « Nous ne travaillons pas assez longtemps. Le volume d’heures globale travaillées est insuffisant par rapport aux pays du G 7 ».
Pour préparer la future loi sur ce projet, des rencontres vont avoir lieu pendant six mois entre les élus locaux, le patronat, l’Etat. Les syndicats ne sont pas invités. A suivre.
Au même moment la direction générale des entreprises du ministère de l’Economie voit ses effectifs diminuer de 300 fonctionnaires, le travail se fait en « mode de projet » avec un recours accru aux contractuels, rémunération au mérite. « Les Echos » qualifient le service de « bon élève gouvernemental ».
Plates-formes. Deliveroo, plate-forme de livraison à vélo qui a dû faire face à plusieurs actions de ses livreurs met en place un système de protection sociale au rabais tout de suite pour ne pas payer plus demain. Les livreurs recevront 30 euros par jour en cas de maladie après 8 jours d’absence (autant dire pratiquement jamais), un régime d’assurance en cas d’accident du travail, un complément au congé maternité ou paternité.
Pauvreté. Tous les politiques semblent découvrir avec effroi et pleurnichages divers que le taux de pauvreté a encore augmenté en France. C’est près de 10 millions de personnes soit 14,4% de la population touchée par les conséquences de la politique du capital, ce que personne ne dénonce, et pour cause, ils en sont tous responsables.
Monde.
USA. La grève des salariés de GM se poursuit depuis le 16 septembre, la négociation semble avoir abouti entre la délégation syndicale et la direction sans que l’on en connaisse le contenu. Le résultat doit être approuvé par les syndicats des usines du groupe puis par le personnel. Une semaine de grève coute 500 millions à GM. Comme c’est la règle, l’accord GM sera valable pour l’ensemble de la branche.
Equateur. Les luttes contre l’augmentation du prix de l’essence ont payé. Le gouvernement retire l’augmentation prévue. Mais rien n’est réglé sur le fond. La politique d’austérité exigée par le FMI en échange de 3,5 Mds de $ de prêt n’a pas disparu. A suivre.
Hong Kong. L’économie de la ville est confrontée à une crise très sérieuse après quatre mois de manifestations. Est touché tout particulièrement le tourisme et ce qui va avec. Comme d’habitude en situation de tension les plus fortunés émigrent vers l’Asie du Sud-est et l’Europe.
Haïti. Manifestations contre la misère et la corruption réprimées par la police et l’armée.
Arabie saoudite-Russie. Visite de Poutine en Arabie ou il signe un accord portant sur le pétrole qui ouvre pratiquement la porte de l’Opep à la Russie, ainsi que des accords entre fonds russe et saoudien pour deux Mds de $. Pour la Russie, alliée de l’Iran, elle-même ennemie de l’Arabie qui est une alliée fidèle des USA et qui se disputent le rôle de puissance régionale dominante, il s’agit d’un singulier numéro d’équilibriste.
Poutine s’est rendu ensuite aux Emirats Arabe Unis et y a signé des accords pour 1 Mds de $. (voir l’article sur le Moyen Orient dans l’hebdo)
Russie. Alrosa, premier producteur mondial de diamants naturels dont le capital est détenu aux deux tiers par l’Etat, prend des participations plus ou moins importantes dans les mines de diamants en Angola, Zimbabwe, Bostwana. Un forum Russie-Afrique va se tenir les 23 et 24 octobre prochain. Comme les autres impérialisme la Russie veut sa part en Afrique et dans le monde.
France-Allemagne. Un conseil des ministres franco-allemand s’est tenu le 16 octobre à Toulouse. Il a été consacré pour l’essentiel aux désaccords entre les deux pays à propos de la part de gâteau qui reviendra à chaque industriel dans la réalisation du futur avion de combat et du char qui doivent être construit en commun. Il semble qu’un compromis ait été trouvé pour lancer les premières études.
Dividendes. Les experts prévoient une diminution des dividendes mondiaux pour 2019. Il faut dire qu’ils ont atteint des sommets. Alors que les profits ont augmenté en moyenne de 6,5% chaque année, les dividendes ont eux augmenté de 10,3%. Aux USA les rachats d’actions des 500 plus grandes entreprises se sont montés à 731 Mds de $. Les actionnaires ont de quoi voir venir.
France.
Luttes. Hôpital. La Timone (Marseille) Rassemblement devant les urgences en grève, personnel paramédical et médecins (35 sur 40 en grève).
Jeudi 10 octobre, à la Pitié-Salpêtrière un collectif inter-hôpitaux est créé. Il veut rassembler l’ensemble des personnels hospitaliers. Il faut bouger l’hôpital pour sortir de cet enfer budgétaire explique un de ses membres. Les 750 millions promis par la ministre pour les urgences et pris sur d’autres postes budgétaires, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ils réclament des augmentations de salaires pour rendre plus attractif les métiers hospitaliers et envisagent des formes d’action particulières en liaison avec leurs professions. Une manifestation est prévue pour le 14 novembre. A l’AP-HP 900 lits sont fermés faute de personnel.
Général Electric. En grève avec occupation depuis le 9 octobre à Belfort et Boulogne contre le projet de licenciements. La discussion avec la direction n’ayant rien donné une réunion du personnel aura lieu le 11 pour la suite à donner au mouvement. Le syndicat Sud de GE estime qu’une suppression de 200 emplois plus des départs « volontaires » serait une solution acceptable. Il ouvre la voie à l’idée que les suppressions d’emplois sont inévitables et que la seule possibilité est d’en négocier le nombre. A l’échelon national Sud appelle volontiers à la grève générale, dans les usines il est l’auxiliaire du patronat.
Kéolis Moulin (Allier,transport) Les conducteurs sont appelés par la CGT à un débrayage le 16 octobre de 9 à 14h pour les conditions de travail, particulièrement dégradées depuis la reprise du service par Kéolis. Une manifestation de soutien de la population est prévue pour le 25.
Onet (nettoyage) Valenciennes. Le personnel chargé de celui de l’hôpital débraye depuis un mois pour les conditions de travail. A l’appel de la CGT une manifestation de soutien aura lieu le 17 octobre.
Retraités. Manifestations le 8 octobre à Paris et en province (silence des médias). La CFDT qui a quitté l’intersyndicale des syndicats de retraités a manifesté de son côté avec quelques dizaines de participants.
Agriculteurs. Ils ont manifesté contre l’adoption du CETA dans plusieurs régions en établissant des barrages sur les routes.
Succès. Jinjiang SAM. (Decazeville, Aveyron) Après plusieurs jours de grève la direction qui voulait procéder de 150 à 200 suppressions d’emplois recule. Ils sont annulés, le chômage partiel sera indemnisé à 100%, les jours de grève payés.
Sans papiers. 150 d’entre eux obtiennent leurs régularisations à la suite des actions menées dans la région parisienne.
Répression. EDF Gardanne. Après la suspension de la grève entamée depuis 8 mois pour permettre la discussion sur les propositions de la CGT, après l’arrêt du charbon prévu pour 2022 et l’échec de celle-ci, la reprise de la grève a été décidée. La direction assigne quatre syndiqués CGT et le syndicat devant la justice pour blocage.
Livreurs. Les livreurs à vélo de Bordeaux, Dijon, Lyon viennent de créer leurs syndicats CGT. Ceux de Paris regroupé au sein du Collectif des livreurs autonomes de Paris rejoignent eux aussi la CGT tout en gardant leur autonomie.
EDF. La direction en accord avec l’Etat annonce le report de son plan de scission de l’entreprise qui serait retardé au printemps 2020. Il s’agit d’un repli tactique- le projet n’est pas abandonné- après la grève très suivie du 19 septembre et d’un nouvel appel pour l’action pour le 17 octobre. Le gouvernement de son côté ne veut pas multiplier les sources de conflits avec son projet de retraite par points. « Les Echos » (7.10) écrivent avec raison « Le temps pour le gouvernement…. De mettre dans le rétroviseur la réforme des retraites ».
Michelin. Vient de confirmer ce qui était prévisible depuis quelques semaines : la fermeture de son usine de la Roche/ Yon d’ici à la fin de2020 et le licenciement des 619 salariés. Pour faire passer cette décision Michelin promet un reclassement dans les autres usines du groupe Un accord de compétitivité a été signé il y a deux ans entre les syndicats- sauf la CGT- et la direction qui prévoyait des investissements contre une aggravation des conditions de travail. Les compromissions avec le patronat se révèlent une nouvelle fois pour ce qu’elles sont : un marché de dupes dont les salariés font les frais.
Formation. Alors que la formation est présentée par le pouvoir comme une priorité, la réforme de son financement aboutit pour cette année par 300 millions inutilisés sur un budget de 900 millions. Cela provient de la « réforme » de ce secteur. Alors que la formation était basée sur un certain nombre d’heures attribuées au salarié et qui revenait à une dépense de 35 à 40 euros par heure de formation, c’est maintenant le salarié qui touche 15 euros par heure, libre pour lui de choisir sa formation et son organisme. Une économie sur le dos des salariés.
Apprentissage. Avec l’inauguration de deux centres d’apprentissage d’entreprise, la réforme entre dans la réalité. Il s’agit de deux centres créés par le groupe Nicolin de Montpellier (service à l’environnement), et aussi propriétaire du club de foot de la ville. Le premier centre sera consacré à la formation de jeunes joueurs, le second à celle de cadres intermédiaires dont l’entreprise a besoin. C’est l’Etat qui va financer cet apprentissage uniquement destiné aux seuls besoins du groupe au travers d’un paiement forfaitaire pour chaque contrat signé. La présence de la ministre du travail à cette inauguration est un encouragement au patronat à développer ce genre d’apprentissage au détriment de celui de l’Education nationale. Le patronat d’engouffre dans cette « réforme » qu’il a exigée. 550 demandes de centres d’apprentissages ont été déposées.
Logement. Dans son rapport annuel sur le logement la fondation abbé Pierre fait état de la situation plus qu’alarmante de la région parisienne. Elle représente 18,2% de la population nationale mais 6152 personnes vivent dans des bidonvilles. Elle est à l’origine de 34% des demandes pour les HLM, 41% des expulsions. Le prix de loyer a été multiplié par 10, celui à l’achat par 14 depuis quarante ans tandis que les revenus sur la même période ne le sont que de 7. La pénurie de logements, en particulier sociaux, aggrave chaque année cet état. La fondation estime que 37.000 logements sociaux doivent être construits chaque année contre 30.000 effectivement réalisés. En conclusion elle demande le renforcement du plan logement du gouvernement. Un vœu pieu.
Cour des Comptes. Elle s’invite dans le débat sur les retraites avec une étude sur les départs anticipés. D’après elle, il existe 7 possibilités de départs anticipés pour un coût de 14 Mds par an. D. Migaud, président de la Cour, demande que soient revus les départs dans la fonction publique et conclut : La maitrise des dépenses de retraite requiert celle des flux de départs anticipés. Une aide au travailler plus de Macron.
Prélèvement forfaitaire unique. (flat tax) Une étude du Sénat fait état d’un manque à gagner pour les finances publiques de 900 millions au profit des actionnaires. Le rapport note que ce cadeau a eu un effet évident sur le versement des dividendes. Il aurait pu ajouter que c’est le but recherché.
Monde.
USA. HP (ordinateurs, imprimantes) annonce la suppression de 9.000 emplois sur 55.000 dans le monde sans préciser la localisation de ces suppressions. HP emploie 1000 salariés en France. HP a réalisé un bénéfice net de 5,3 Mds de $ en 2018. Sans surprise le plan vise à augmenter encore plus les profits.
Liban. L’économie libanaise est en pleine déroute. C’est le résultat des attaques israéliennes, de quinze ans de guerre civile, des conflits en Irak et en Syrie, de la corruption. Une manifestation a eu à Beyrouth le 6 octobre pour dénoncer la détérioration des conditions de vie, de népotisme et la corruption. La dette se monte à 150% du PIB, les agences de notations envisagent la baisse de la note du pays ce qui entraine mécaniquement la hausse des intérêts payés lors de emprunts sur le marché.
Inde. La baisse de la croissance se confirme. Elle a été de 5% au deuxième trimestre, le plus mauvais résultat depuis 2003. La baisse des impôts sur les entreprises décidée par le gouvernement de 18,5 Mds d’euros va encore aggraver le déficit budgétaire au moment où les recettes de la TVA sont au plus bas ce qui confirme le recul de la consommation intérieure.
Banques européennes. C’est une véritable hémorragie des emplois bancaires qui a lieu. 50.000 emplois sont en jeu. Les banques françaises ne sont pas épargnées. Société générale 2130, BNP 500 en France plus 2.200 en Belgique, 1500 en Italie. Les arguments avancés pour justifier ces suppressions sont les taux d’intérêts trop bas, l’introduction massive de l’informatique, les conflits commerciaux dans le monde. La recherche du profit n’est pas mentionnée dans les causes.
Equateur. Voir article dans l’hebdo. Depuis la rédaction de celui-ci la lutte contre l’austérité imposée par le FMI a encore pris plus d’ampleur. Ce sont les campagnes qui ont déferlé sur la capitale en manifestant leur opposition à ces mesures avec une grève générale le 9 octobre. Le gouvernement répond en décrétant l’état d’urgence. La situation est tellement tendue que le président et le gouvernement ont quitté la capitale pour se réfugier en province, laissant à la police et à l’armée le soin d’écraser la lutte du peuple.
Chine-USA. Les négociations reprennent le 10 octobre. Les deux pays ont raidi leurs positions avant cette reprise ce qui laisse penser qu’un échec est probable.
Taxe sur les Gafa. L’OCDE vient de mettre au point un texte qui sera soumis aux divers pays le 17 octobre pour créer une fiscalité internationale sur les grands groupes du numérique. Il s’agit plus d’une déclaration de principe non contraignante avec de nombreux points pratiques non résolus. Amazone, l’une des entreprises qui pourrait être taxée, salue une importante avancée et ajoute : Nous continuons de soutenir les travaux de l’OCDE et d’y contribuer activement en vue de parvenir à une solution. Un enthousiasme et une contribution des plus suspecte quant à la portée réelle de cette future taxe, si elle voit le jour.