France.
Préavis de grève dans la fonction publique. Le préavis de la fédération CGT destiné à couvrir les actions des fonctionnaires qui ne se sentiraient pas en sécurité devant l’absence de moyens de protection suscite les réactions habituelles de la part du pouvoir. Ainsi le ministre de la fonction publique fait part de son incompréhension tandis que « le Figaro » et « le Point » font état de leur haine coutumière devant les travailleurs en lutte. Pour eux la mort de salariés doit être le tribut versé à la « guerre » contre le coronavirus.
L’évolution du pouvoir d’achat des fonctionnaires pour 2018 vient de paraitre. Il en ressort une perte de 1% entre l’augmentation de traitement et l’inflation.
Retrait. Dans plusieurs magasins Carrefour et plates-formes, retraits des salariés face à l’absence de moyens de protection. Devant ces retraits la direction en a trouvé rapidement des solutions. Toujours chez Carrefour la CGT a déposé plainte contre la direction et M. Péricaux pour mise en danger de la vie d’autrui à la suite du décès d’une caissière.
Il est toujours difficile d’avoir une idée exacte des retraits ou des refus de reprise de travail. A signaler le refus de reprise chez Bosch (Aveyron) aux Ateliers de haute Garonne (Flourens H.G.) à Vesoul dans le magasin de pièces détachées de Peugeot.
Profits. Pour les seules entreprises du CAC 40 ils se montent en 2019 à 89 Mds.
Une fausse polémique se fait jour à propos du versement des dividendes. Le Maire appelle à la modération pour les entreprises qui bénéficient du chômage partiel. L’Agep (qui regroupe les 110 plus grandes entreprises de France) a vivement réagit en rappelant que ce sont les CA qui décident. Un ministre remis à sa place par les véritables détenteurs du pouvoir.
Chômage. Chaque gouvernement répond à la crise en recherchant la meilleure manière pour protéger son capitalisme, lui permettre de repartir dès que celle-ci aura pris fin et conquérir des parts de marché au détriment de ses concurrents. C’est le sens qu’il faut donner à la décision du gouvernement de décréter le chômage partiel et à le financer. Une facture qui se monte pour l’instant à 11Mds et qui va encore augmenter. Une facture qui sera réglée un jour ou l’autre par les contribuables, bien sûr les plus modestes. Cela n’empêche pas 20.000 inscriptions supplémentaires à Pôle emploi en une semaine.
Ordonnances. Cinq nouvelles ordonnances viennent d’être adoptées. Sur une prime de 2000 euros défiscalisés et désocialisés à verser avant le 31 août au bon vouloir du patronat. La suppression des visites médicales obligatoires par la médecine du travail jusqu’au 31 août. Une autre concerne la formation, le report des élections dans les TPE ce qui entraine celle des conseillers prud’hommes.
Suppressions d ‘emplois. Les œufs Martines suppriment 41 emplois. Prétexte : le changement d’habitude des consommateurs dans leurs achats.
Idée. (Voir article dans l‘hebdo) Les insuffisances en matériel et en médicaments pour faire face sont toujours aussi criantes mais chacun à sa manière est dans l’après crise, avance qui en est responsable, les moyens à mettre en œuvre pour en éviter d’autres
Macron déclare qu’il faut rebâtir notre souveraineté nationale, produire davantage en France et en Europe.et vante les mérites des services publics sans remettre en cause la loi qu’il a fait voter et qui en organise la casse. Remarquons que les seuls qui se taisent sur ce point c’est le patronat. Mais d’autres voix se font entendre. Par exemple celle des partisans de la « décroissance » pour qui la société de consommation est responsable, celle de Montebourg pour qui c’est la technostructure qui en est la cause, pour Y. Jadot (EELV) seule sa conception de l’écologie est la solution, tandis qu’une tribune signée par P. Martinez avec son titre, d’ONG tel Oxam (C. Duflot) le WWF et une série d’autres pratiquement inconnues, tout ce monde ignore la société dans laquelle nous vivons : la société capitaliste et leurs solutions s’inscrives toutes dans celle-ci. Chacun, à sa manière reprennent la citation bien connue : tout changer pour que rien ne change.
Monde.
USA. Grève chez Amazone et sa filiale de livraison avec manifestation les 30 et 31 mars pour exiger des moyens de protection qui font défaut à leur travail.
Pétrole. L’abondance de la production joint au ralentissement de l’économie entraine une chute des cours. Le baril cotait 19,92 $ le 30.03 pour remonter à 27$ le 3.04 ce qui met les pétroliers US en grande difficulté du fait des coûts de l’exploitation du pétrole et gaz de schiste. (C’était d’ailleurs un des buts de l’augmentation de la production de la Russie et de l’Arabie). Les compagnies US ont perdu 70% de leurs valeurs boursières et les premières faillites apparaissent. Une conférence vient d’avoir lieu entre Poutine, Trump et l’Arabie pour trouver une solution, mais pour le moment rien de concret n’est apparu.
Chômage. Les licenciements sont la formule la plus employée face à la crise. La Norvège voit son chômage bondir de 2,3 à 10%, la Suède, présentée comme la championne du « dialogue social », procède à 14.000 licenciements, l’Autriche enregistre 165.000 chômeurs supplémentaires (+40%) sans compter le renvoie de tous les saisonniers des pays de l’Est. Tous ces chiffres pour la seule dernière semaine de mars.
Aux USA c’est 10 millions de chômeurs en deux semaines qui sont enregistrés avec pour eux la perte de la protection sociale très souvent liée au contrat de travail.
En Chine la situation est moins claire lorsqu’on sait qu’il existe 320 millions salariés migrants qui se déplacent suivant les besoins, que l’économie informelle en représente 230 millions. La situation du chômage réelle doit être assez élevée et on enregistre 93 grèves dans cette dernière période (pour des motifs non connus) et de nombreuses manifestations en particulier dans les transports.
Conséquence des confinements massifs dans les pays « riches » l’industrie textile est à l’arrêt au Sri Lanka avec la suppression des primes du mois de mars et l’annonce que les salaires ne seront pas payés en avril.
Chômage aussi en Australie, au Népal ou diverses mesures du type chômage partiel sont mises en œuvre mais avec un fort recul des revenus.
Bourses. Elles ont poursuivi le mouvement en dents de scie toute la semaine, avec une à la baisse. Cela malgré la masse énorme d’argent déversée par les banques centrales et les gouvernements ce qui montre la profondeur de la crise.
Le CAC 40 est passé de 4326 points le 30.03 à 4177 le 3.04. Les pertes en bourse sont estimées à 25.000 Mds de $. Il en faudrait quelques centaines pour en finir avec la pauvreté, le manque d’eau potable, donner à chacun l’accès aux soins.
Une condamnation sans appel du capitalisme.
France.
Luttes
Universités-recherche : Après leur journée de grève et de manifestations le collectif les regroupe et les étudiants qui inscrivent leur action dans la lutte plus générale contre la politique du pouvoir appellent à une « semaine noire » entre le 18 et le 21 mars avec un temps fort le 19 ainsi qu’à l’action le 31 mars avec l’intersyndicale.
Flow Continental Energy. (St Junien, Haute Vienne) Grève et manifestation le 12.03 contre la mise en liquidation judiciaire.
Retraite. Une nouvelle réunion de la « conférence sur le financement des retraites » a eu lieu le 10 mars. Les participants- Etat, patronat, syndicats- sont tombés d’accord sur le montant du déficit à combler d’ici à 2027 : 12Mds. Le document de travail soumis aux participants précise : Les quatre organisations d’employeurs sont favorables à une mesure d’âge et quatre organisations syndicales sont prêtes à la prendre en considération si elle est accompagnée d’autres mesures. En clair tous s’orientent vers un allongement de l’âge de départ. Le rapport de force est tellement en faveur du patronat que la CFTC a été obligé de faire le constat : l’essentiel des mesures chiffrées fait porter l’essentiel de l’effort sur les salariés. Aucune des mesures ne revient en effet à solliciter les entreprises. La CFTC fait une découverte. C’est quand même le but de la « réforme ».
Collectivités locales. Les différents responsables des associations de collectivités locales viennent d’envoyer une lettre à Macron pour refuser la suppression d’un certain nombre d’impôts dit « d’entreprises » qui financent les collectivités prévues dans le cadre du « apte productif » censé relancé l’activité industrielle. Suppressions exigées par le patronat. Ils considèrent avec raison que ces impôts ne nuisent pas à la compétitivité des entreprises et qu’ils leurs revient en partie sous forme d’investissement collectifs. Mais pour satisfaire les exigences patronales ils proposent de diminuer les cotisations sociales patronales. Sans commentaires.
Boiron (homéopathie, Lyon) A la suite de la décision du pouvoir de ne plus rembourser les médicaments homéopathiques à 30% mais à 15, le fabricant annonce 646 suppressions d’emplois sur 2500. Quelques millions d’économie pour la SS qui coûte cher à la collectivité.
Profit. EssilorLuxottica. (lunettes, groupe franco-italien) Résultat net : 1,9Mds (+ 4,8%). Auchan. Le groupe est divisé en activités distinctes mais au total pour Auchan Holding le résultat net est de 432 millions contre une perte de 183 millions en 2019. Ratp : Résultat net : 131 millions avec une perte estimée à 150 millions due aux grèves.
Monde
Coronavirus. (voir article dans l’hebdo) La crise engendrée par l’apparition du virus- au- delà de l’aspect sanitaire- prend de plus en plus l’aspect d’une crise du système capitaliste comme il en apparait à intervalles réguliers, la dernière remontant à 2007-2008 et ayant pour origine la spéculation immobilière aux USA.
Pour sauver le système, les Etats, les institutions financières, les banques centrales ont déversés des sommes colossales sur les marchés et imposé une austérité sans précédent aux peuples de la planète. La crise passée, ils ont continué à pratiquer l’argent facile créant d’une part un endettement très élevé des Etats et des entreprises et une augmentation des marchés financiers et de bourses sans aucun rapport avec la réalité de la production de richesses. La bulle spéculative était en place avant l’épidémie et ne demandait qu’à exploser.
De nombreux économistes, le FMI et la banque mondiale ont alerté depuis quelques mois sur ce risque. La seule inconnue dans leurs prévisions étant la date de l’explosion. C’est chose faite. La purge boursière a eu lieu le 9 mars. Ce jour- là plus 16000 Mds de $ se sont volatilisés. Le CAC 40 a poursuivi sa baisse toute la semaine. De 5253 points le 9 à l’ouverture il tombe à 4084 points le 13.03 et perd 34% depuis le 1er janvier.
Pour y faire face les Etats au service du capitalisme préparent une série de mesures pour permettre au système de surmonter la crise et de repartir dans la course au profit. Au détriment des besoins des peuples. La France entend mobiliser entre 30 et 40 Mds (certainement plus à l’arrivée), l’Allemagne tous les milliards nécessaires, 50 Mds aux USA pour ne citer que les principaux pays.
Dans un même temps cette crise aggrave les contradictions entre les pays capitalistes pour la conquête de nouveaux marchés et de zone d’influences.
L’exemple du pétrole et de la chute des cours en est le meilleur exemple. Avec un cours à 35,92 $ le baril le 9 mars ce qui représente une chute de 21,05% sur le court précédent. La raison en est la rupture de l’accord entre les pays de l’Opep et la Russie qui visait à limiter la production pour assurer les prix à un niveau qui permettent à chacun de s’assurer des profits issus du pétrole.
Le refus de la Russie de baisser sa production lors de la réunion du 9 mars a entraîné la riposte de l’Arabie qui a inondé le marché en cassant ses prix.
Conséquence prévisible : des difficultés pour les autres pays producteurs en premier l’Iran déjà sous les sanctions américaines et concurrente de l’Arabie comme première puissance régionale. Seront également très touchés l’Algérie, l’Irak, le Nigéria déjà en proie à de fortes contestations sociales.
Le pétrole et le gaz de schiste US ne vont plus être rentables avec un prix aussi bas du baril. De nombreuses faillites ont eu lieu dans ce secteur en 2019. Elles devraient augmenter en 2020 et affaiblir les USA concurrent de la Russie et l’Arabie au profit de ses deux derniers.
Sans surprise les 27 pays de l’UE font face à la crise sanitaire et économique en ordre dispersé, chacun défendant les intérêts de son capitalisme. Solidarité et capitalisme deux mots incompatibles. La crise met à nu l’état lamentable des systèmes de santé avec des médecins italiens obligés de trier les malades pour savoir lequel va recevoir les soins appropriés et les autres sans doute remis à la « grâce de dieu ». En France c’est le rappel des médecins retraités qui est mis en place, tandis que les moyens élémentaires de protection- masque, lotion- ne sont pas suffisants pour faire face aux besoins. Cela avec une crise hospitalière vieille de plusieurs années. L’Europe qui protège chère à Macron fait preuve de son chacun pour soi.
Avec leur système de santé privatisé pour l’essentiel, les USA sont encore moins aptes à faire face. Les tests de détection du virus ne sont pas disponibles. Une journée d’hospitalisation est facturée plus de 4600 $. Les mesures d’interdictions d’entrer sur le territoire coûtent moins chères que d’offrir à la population un système de santé digne de ce nom.
Liban. Annonce qu’il est en défaut de paiement et incapable de rembourser une dette de 1,2 Md de bons qui arrive à échéance. Sa dette se monte à 92 Mds de $ soit 170% de son PIB. Le Liban paye la facture de la guerre civile (1975-1990), de son système politique hérité du colonialisme français et basé sur la représentation des trois courants religieux reconnus (chrétien, maronite, musulman) qui facilite clientélisme et corruption. Les manifestants ont fait de la disparition de ce système une de leurs exigences.
Achats. Le coronavirus n’empêche pas les affaires de se poursuivre. Aon, deuxième plus gros assureur du courtage achète pour 30Mds de $ le numéro trois dans le même métier.
Tesco (supermarché anglais) vend ses magasins en Malaisie et en Thaïlande à un groupe local pour 9,9 Mds de $ dont 6,6 seront reversés aux actionnaires sous forme de dividendes.
France.
Retraite. Entre le coronavirus et le 49-3 les médias ont complètement passé sous silence la poursuite de la lutte contre la casse du régime par répartition. Pourtant à Paris, Lyon, Bordeaux, Privat (Ardèche) et sans doute ailleurs des manifestations ont eu lieu, préparées dans un temps record. Le personnel de l’aviation civile a été appelé par la CGT à faire grève du 5 au 8 mars.
Nouvelle manif le 8 mars autour de la journée revendicative des femmes.
Avec FO, la CGT a quitté la conférence sur le financement de la retraite par points.
Justice. Les greffiers du tribunal de Bobigny (Seine St Denis) sont en grève soutenus par les magistrats et avocats pour l’embauche de trente greffiers supplémentaires afin de permettre à la justice de faire correctement le service qu’elle doit rendre.
Bosch. (Equipementier auto, Rodez, Aveyron). A la suite de la diminution de la fabrication de moteurs diesel Bosch qui en fourni les bougies, le site est dans une situation difficile, la direction entend le faire payer aux salariés. Lors d’un CES elle a mandaté le cabinet Alix Partnairs pour un audit. Les conclusions de celui-ci ont déclenché la colère du personnel «L’usine a des salaires trop élevés, elle est trop enclavée, elle est trop « rouge ». Bosch a touché 140 millions de l’Etat en 2019.
Enseignement supérieur et recherche. Le mécontentement est profond face à la nouvelle loi en préparation. La CFDT et sa filiale étudiante la Face et l’Unsa, ont été obligées d’appeler à participer à la journée de grève et de manifestations organisée par l’ensemble des autres syndicats le 5 mars. La mobilisation a été forte en particulier dans les villes universitaires.
Libertés syndicales. Pour protester contre les atteintes aux libertés syndicales, en particulier celle de manifester, manifestations de protestations devant les palais de justice à Orléans, Clermont-Ferrand, Gardanne, à la RATP pour soutenir les responsables CGT poursuivis.
Profits. Getlink (tunnel sous la Manche) Résultat net 159 millions (a distribué 1,4Md aux actionnaires depuis 2008). St. Gobain. Résultat net 1,9 Md (+10%) trésorerie 1,9 Md (+ 50%). SNCF : elle paie le poids de la grève avec une perte de 690 millions pour la seule année 219 (la perte de janvier pèsera sur 2020). Elle annonce la suppression de 900 emplois en 2020. Veolia : Résultat net 625 millions (440en 2018). Orano (ex Areva) : Résultat net 408 millions (-544 millions en 2018).
Pour l’ensemble des entreprises du CAC 40 les bénéfices déclarés se montent pour 2019 à 79,5 Mds.
Logement. Les prix continuent à augmenter. A Paris le prix du m2 atteint 10.508 euros (+ 2,3% depuis le 01.01.2020). Dans la capitale le prix au m2 le moins « cher » dans le 19eme est à 8501 euros, il progresse de 10,5% sur la même période. Ce qui fait dire aux professionnels que les 10.000 euros au m2 seront bientôt atteint sur l’ensemble de la ville. Sur les dix plus grandes villes l’augmentation varie entre + 0,3% à Bordeaux à 2,6% à Rennes.
Seules les zones rurales sont en recul : -0,4%, confirmation de la poursuite du déclin de celles-ci.
La baisse des APL imposée aux bailleurs sociaux leur coûte 3,07 Mds sur la période 2018-2020 ce qui réduit d’autant leurs capacités de construction pour le plus grand bénéfice du privé. En Ile de France 28.594 logements sociaux ont été construits contre une prévision de 37.000. Plus de 72.000 ménages sont en attente.
Banque Postale. La fusion entre la banque et CNP Assurance est réalisée après avoir obtenu l’ensemble des autorisations formulées par les autorités de la concurrence des pays où elles exercent une activité. La banque détient 62,13%du capital de CNP et entre dans les quinze premiers groupes de banques assurances européens avec un CA de 9,2 Mds. Avec cette orientation toujours plus tournée vers la finance, le service public de La Poste devient une charge qu’il faut absolument alléger aux yeux du pouvoir.
Fessenheim. La Cour des Comptes épingle l’Etat pour sa mauvaise gestion de la fermeture de la centrale. Comme c’est l’Etat qui a décidé de la fermeture c’est à lui qu’il incombe d’assurer les indemnités du manque à gagner pour EDF et les investisseurs allemands et suisses, alors que la durée de vie de la centrale était prévue jusqu’en 2040. Elle estime la facture à 370 millions qui pourrait encore augmenter. Un grand merci à EELV !!!.
Uber. La cour de Cassation a formulé un jugement sans aucune ambiguïté sur la requalification d’un « autoentrepreneur » en salarié en CDI. Un coup dur pour l’ensemble de ces plates-formes qui exploitent sans aucune retenue les salariés. Pour tous ceux qui le souhaitent ils pourront aller devant les prud’hommes pour faire requalifier leurs contrats de travail. La rentabilité financière va en souffrir. Une manifestation des chauffeurs a eu lieu le 6.02 devant le siège d’Uber pour réclamer une meilleure protection sociale.
Monde.
Peuples en lutte. S’ils ne font plus la une de l’actualité les peuples poursuivent leur lutte pour plus de justice sociale, contre la corruption et pour plus de démocratie. En Algérie, Liban, Irak, Chili, ils ne désarment pas. Partout les pouvoirs en place répondent par la répression.
USA. Le pétrolier Chevron annonce sa priorité absolue : distribuer quelques soient les circonstances 80 Mds de $ à ses actionnaires dans les cinq ans à venir.
Coronavirus. Chaque année la rougeole fait 140.000 morts. La grippe entre 300.000 et 600.000 (10.000 en France) sans que cela provoque de grandes émotions dans les médias. Pareil pour le virus « Ebola » qui a ravagé l’Afrique. Pourquoi se battage autour de ce virus apparu en Chine, même s’il ne faut pas prendre l’épidémie à la légère. La réponse est simple. Le capitalisme dans sa recherche du profit a transformé le Chine -avec la complicité des dirigeants chinois- en usine du monde. Tout ralentissement de l’économie chinoise a des répercussions immédiates sur l’économie mondiale. Une économie qui fait la preuve de sa faiblesse à la merci d’un arrêt local de la production.
A cette occasion on découvre l’ampleur des délocalisations effectuées par le capitalisme international en direction de la Chine lorsqu’on apprend que 85 et 90% de deux médicaments de base y sont fabriqués. Sans parler des autres productions
L’OCDE dans sa dernière estimation de la croissance mondiale l’estime à 2,4 contre 2,9 avant l’épidémie avec pour la Chine 4,9 contre 5,7, Zone euro : 0,8, Allemagne 0,3. France : 0,9 contre 1,2. Ces estimations pourraient être revues à la baisse en fonction de l’évolution de l’épidémie. Pour venir en aide au capitalisme toutes les institutions financières et les banques centrales sont mobilisée. Ainsi en Chine la Banque centrale met 200 Mds d’euros en soutient à l’activité vers les PME. Banque mondiale 12 Mds de $. Pour aider les « économies les plus fragiles » tandis que la Réserve fédérale US baisse ses taux d’intérêts. En Europe la banque centrale dont les taux sont autour de zéro invite les gouvernements à la relance budgétaire, en clair à creuser les déficits ce qui correspond au souhait de la France mais se heurte à l’hostilité de l’Allemagne et de la Hollande accrochées au pacte de stabilité.
Les bourses mondiales enregistrent toutes des reculs importants. Le CAC chute de 6.100 points le 11.02 à 5464 le 5.03.
Comme d’habitude se sont les peuples qui paieront. Le chômage partiel est à l’ordre du jour en France et en Allemagne. Une compagnie aérienne anglaise vient de déposer le bilan avec 2000 emplois supprimés.
Cette épidémie montre la faiblesse du système de santé mondial insuffisant pour faire face. C’est le résultat des politiques d’austérité pour la santé menée depuis des années par l’ensemble des pays dit « développés ». Cela concerne aussi bien les hôpitaux que les protections individuelles à mettre à la disposition de la population. T. Amouroux (syndicat des infirmiers spécialisés) remarque avec raison : nous n’acceptons pas de ne pas disposer du matériel adapté dans la cinquième puissance mondiale.
Enfin le pouvoir se sert de cette épidémie pour tenter une double opération. Celle de l’unité nationale et de son souci d’être efficace pour défendre la santé des Français relayé par des médias plus que complaisants.
UE. La Commission poursuit le « verdissement » apparent de la politique européenne. Elle veut arriver à la « neutralité carbone » en 2050 avec une étape en 2030 et une autre en 2040. A part l’effet d’annonce, la Commission qui refuse de s’attaquer aux causes réelles, le capitalisme et sa recherche du profit, sera des vœux sans effet.
France.
Luttes. Retraites. Des actions multiples ont eu lieu contre la réforme, même s’il est difficile de trouver l’information, y compris dans la presse régionale. Citons : Edf avec des coupures de courant à Agen, Poitiers, manifestations à Sablé/Sarthe
SNCF. Journée de manifestation et rassemblement à Toulouse des cheminots de la région le 5.02 pour convention collective garantissant les conditions de salaires et de travail.
Enseignement supérieur et recherche. Grève le 05.02. (Voir article dans l’hebdo).
Corse GSM (dépositaire pour la Corse de SFR) Grève depuis le 28.02 à la suite de la rupture par SFR du contrat qui lui donnait l’exclusivité de ses installations. Les grévistes demandent la poursuite de celle-ci.
Cargill Haubourdain. (Nord) poursuite de la grève contre le PSE. Un cabinet mandaté par le CES déclare que l’entreprise est rentable. Les négociations pour la poursuite de l’activité continuent.
Election. SKF Lons-le Saunier. Le journal « le Progrès » rend compte des élections chez SKF. Une participation de 78,51% et l’élimination de la CFDT du CES. La CGT obtient 7 sièges sur dix (1er et 2eme collège). Pas d’autres informations.
Fessenheim. Enseignants. La fermeture du premier réacteur de la centrale a eu lieu le 24.02. Si le sort des 735 salariés EDF est plus ou moins assuré dans de bonnes conditions, celui des 2300 sous-traitants et vacataires n’a fait l’objet d’aucune mesure de reconversion annoncée. Il en est de même pour les finances communales dont les pertes ne sont pas assurées par l’Etat comme il s’y était engagé. Une « nuit noire » à l’initiative de la municipalité a eu lieu le jour de la fermeture en signe de protestation. Cette fermeture qui intervient à trois semaines des élections municipales a un fort parfum démagogique et électoraliste en direction de l’électorat écologiste. En même temps il les invite à augmenter leur pression pour exiger toujours plus de fermeture de centrale. Dès le lendemain de la fermeture ils manifestent pour obtenir celle de Tricastin (Drome) considérée comme « vétuste ». La production d’une énergie abondante, peu polluante, les problèmes sociaux découlant de ces fermetures ne sont pas leurs problèmes.
Même attitude démagogique de la part du ministre de l’enseignement qui annonce une prime de 100 euros brut pour les nouveaux professeurs à compter de la rentrée. Cela alors que rien n’est réglé pour la retraite des enseignants dans le cadre de la « réforme » des retraites.
Ce même ministre vient d’être désavoué par l’inspection générale de l’éducation nationale qui met en cause la « réforme » du bac avec les mêmes arguments que ceux avancés par les organisations syndicales. Cela doit être particulièrement mauvais pour que des fonctionnaires de ce ministère en arrivent à une telle conclusion.
Pierre et Vacances (tourisme). Annonce 220 suppressions d’emplois pour un retour à la « rentabilité » en 2021. Les syndicats dénoncent une mesure sociale indigne.
Profits. Naval group. (Armement) Résultat net : 188,2 millions. Eiffage (BTP). Résultat net : 725 millions (+15,3%). Dividende par action : + 2%. Danone. Danone : Résultat net : 1,9Md (-18%) Cette baisse s’explique par une perte dans sa filiale chinoise et le boycotte pendant deux ans des produits Danone au Maroc. BioMérieux (médicament).371 millions (+7,1%). Edenred (maison mère de Ticket restaurant). 321 millions (+ 23%). Thales (électronique, armement). Résultat net : 14 Md. (+19%). Trésorerie : 1,3 Md (+69%). Dividende par action + 27%.
Peugeot. Beaucoup de battage autour des résultats et de la prime d’intéressement versée aux salariés (Les intérimaires qui ont pourtant contribué au résultat n’y ont pas droit). Résultat net : 3,20 Mds (+370 millions). Les actionnaires verront le dividende porté à 1,23 euro contre 0,78 en 2019. Les salariés vont toucher une prime entre 3500 et 5000 euros brut, en moyenne 4100 soit d’après la direction 2 1/2 mois de salaires. Le salaire est donc en moyenne de 1640 euros brut par mois, très bas compte tenu du niveau de productivité atteint, des horaires imposés (samedi, voire dimanche soi, jours fériés). Peugeot a l’objectif de diminuer encore le ratio salaire/ CA en 2020 en le portant à 10,5 contre 11,1 en 2019. L’exploitation capitaliste demeure bien une réalité.
Dans un article des « Echos » (27.02) le journaliste D. Barroux après avoir versé une larme sur les fermetures d’usine et les suppressions d’emplois cite Peugeot en exemple pour le capitalisme français : Dans une France qui se désole de son industrie, la réussite de PSA est un signe d’espoir qui devrait contribuer à redonner de l’optimisme au capitalisme français.
BNP. La direction propose aux syndicats de modifier les horaires de ses agences. En fonction des habitudes d’une clientèle donnée. Il s’agit d’ouvrir plutôt le matin ou de fermer plus tard le soir. Le résultat, outre les contraintes pour les personnels concernés, sera la diminution des jours de RTT. Pour l’instant les syndicats se sont prononcés contre ce changement. La « négociation entre partenaires sociaux doit s’ouvrir ».
Désindustrialisation. Après une embellie en 2017-2018 elle reprend en 2019. Le solde entre les ouvertures et fermetures d’usines est de -20. En dix ans, la France a perdu 132 usines dans la métallurgie, 105 dans l’imprimerie, les meubles 75, la chimie 72, le textile 69. La branche qui a le plus progressée est le tri des déchets, activité certes nécessaire mais loin de donner la base industrielle au pays. Au moment où Macron doit faire des annonces pour un « pacte productif » le patronat revient à la charge pour que les impôts dit d’entreprises (qui servent au financement des collectivités locales) soient supprimés au nom de la compétitivité. Ces chiffres accablants sur la responsabilité du patronat dans la désindustrialisation l’ont été alors que les réductions de la fiscalité et des cotisations sociales n’ont jamais été aussi forte que sur cette période.
Monde.
Niger. Les professeurs d’universités sont en grève depuis le 20 janvier et ont décidé de la reconduire jusqu’au 20 mars devant le refus du gouvernement d’appliquer un accord sur l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail signé en 2019.
UE. Comme c’était prévisible les négociations sur le budget ont échoué. Aucune nouvelle date pour la reprise des discussions n’est prévue en attendant la fin des marchandages entre les états. Commentant le résultat « les Echos » écrivent : Europe : le festival des égoïsmes. Comme s’il pouvait en être autrement entre pays capitalistes.
Coronavirus. Si les effets de l’épidémie peuvent se comprendre sur le transport aérien et le tourisme en raison des quarantaines imposées, la désorganisation qui gagne l’économie mondiale montre les effets des délocalisations industrielles poussées à l’extrême dans la recherche du profit, du nombre d’usines et de pays impliqués dans la fabrication d’un seul objet qui sera monté sur un ensemble fabriqué ailleurs.
Certains préconisent une relocalisation des productions pour échapper aux conséquences de telles épidémies où catastrophes naturelles. Propositions raisonnables mais qui se heurtent à la logique du capitalisme.
Automobile. Le cabinet IHS Markit prévoit en 2020 une nouvelle baisse de la production mondiale de véhicules (particuliers et utilitaires) entre 2 et 3%. La Chine enregistrerait une baisse de 10% au 1er semestre. Cela après une année 2019 qui a été marqué par une baisse de 4% en Europe et en Amérique (nord et sud) de 8% en Asie, 10% en Chine. Il faut s’attendre à des suppressions massives d’emplois. Avec son annonce, Renault anticipe cette baisse.
Cette étude a été réalisée avant la crise liée au corona virus. Quelles répercussions sur les ventes en Chine ou ailleurs ? Sans doute à la baisse en ce début de 2020. L’épidémie terminée les ventes repartiront -telles ? Si ce n’est pas le cas la situation de l’emploi connaitra une situation plus compliquée que les prévisions laissaient penser.
Inde-USA. (Voir article dans l’hebdo). La signature d’un contrat de fournitures militaires de trois Mds de $ a eu lieu lors de cette rencontre.